La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse mercredi dans un marché extrêmement nerveux avec une dégradation des notes de la Société Générale et du Crédit Agricole par Moody's, une montée au créneau de BNP Paribas pour rassurer sur sa solidité et une téléconférence sur la Grèce.
Le contrat à terme sur le CAC 40 cédait 1,83% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Mardi, l'indice parisien a terminé en hausse de 1,41%. A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,40% et le Nasdaq 1,49%.
"C'est une séance de tous les dangers qui va s'ouvrir. L'actualité sur les banques est particulièrement riche et le marché va prétexter de la moindre étincelle pour dégringoler à nouveau", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
L'agence d'évaluation financière Moody's Investor Services a abaissé d'un cran la note de la Société Générale et du Crédit Agricole, respectivement de "Aa2" à "Aa3" et de "Aa1" à "Aa2".
L'agence justifie sa décision pour la banque verte par son exposition à la Grèce, tandis que pour Société Générale la révision tient à la réévaluation de l'aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave.
La note de BNP Paribas reste inchangée, mais Moody's prolonge sa surveillance négative.
Ces notes sont proches de celles déjà attribuées par Standard & Poor's, souligne Dominique Daridan, responsable de la recherche Crédit chez Aurel BGC.
La dégradation "ne devrait donc pas fondamentalement changer lappréciation portée par les investisseurs au risque des banques françaises", estime-t-il.
BNP Paribas --qui a vu son cours tanguer mardi et a demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'ouvrir une enquête-- a tenté de rassurer avant l'ouverture.
La première banque française a annoncé des mesures pour réduire la taille de son bilan dans certaines activités ainsi que ses besoins de liquidités en dollars. Elle a aussi revu à la hausse son objectif de ratio de fonds propres et minimiser son exposition à la Grèce.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a réitéré mardi son appel à renforcer le capital des banques européennes, affirmant qu'il y allait de la santé économique du continent.
La dirigeante du FMI avait reçu une pluie de critiques après avoir appelé l'Europe, lors d'un discours le 27 août, à recapitaliser les banques européennes, si besoin est de manière obligatoire et par des fonds publics. Elle avait ensuite précisé que cet appel ne concernait que "certaines banques".
Les évolutions sur le dossier grec seront elles aussi particulièrement suivies avec la tenue d'une téléconférence réunissant la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre grec Georges Papandréou et le président français Nicolas Sarkozy.
Mardi, Mme Merkel a souligné que "la priorité absolue était d'éviter un défaut de paiement incontrôlé de la Grèce". Une manière de dire en creux qu'un défaut de paiement bien encadré de la Grèce n'est plus à écarter, afin d'éviter une faillite "subie" qui risquerait de se propager à d'autres pays fragiles et autrement plus importants, comme l'Italie ou l'Espagne.
VALEURS A SUIVRE
LE SECTEUR BANCAIRE focalisera toutes les attentions après la dégradation de la note de SOCIETE GENERALE Et de CREDIT AGRICOLE et les tentatives de BNP PARIBAS pour rassurer sur sa solidité.