Wall Street évoluait à l'équilibre en milieu de journée mardi, les marchés, très nerveux, gardant les yeux rivés sur le Vieux Continent où les Européens continuent de chercher à enrayer la crise de la dette grecque: le Dow Jones reculait de 0,26% et le Nasdaq prenait 0,44%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average abandonnait 28,99 points à 11.032,13 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, gagnait 10,90 points à 2.505,99 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 grignotait 0,11% (1,29 points) à 1.163,56 points.
La Bourse de New York avait signé un spectaculaire rebond lundi en fin de séance: le Dow Jones Industrial Average avait terminé en hausse de 0,63%, le Nasdaq à +1,10% et le S&P 500 à +0,70%.
"L'attention se porte encore sur la détérioration de la crise de la dette dans la zone euro", ont résumé les analystes du cabinet Charles Schwab, citant "l'inquiétude à propos d'un défaut de la Grèce et le manque de confiance dans la volonté (des Européens) d'empêcher le sentiment de paralysie de se répandre".
Le Dow Jones a passé la matinée à osciller autour du point d'équilibre, sans direction. Parallèlement, en Europe, les valeurs bancaires ont rebondi fortement après la débâcle de la veille.
"Les marchés sont extrêmement nerveux, le moindre bruit, la moindre rumeur a des effets négatifs. Et même quand c'est positif, ce n'est pas plus réel", a commenté à l'AFP Gregori Volokhine, responsable du département actions de Meeschaert New York. "Il y a des exagérations, il faut se calmer."
Des informations sur un possible achat par Pékin d'obligations italiennes avaient poussé Wall Street lundi soir, et les places européennes mardi matin, avant que la tendance ne s'inverse en raison d'autres rumeurs indiquant que la Chine ne serait finalement pas prête à acheter de la dette italienne.
"Avec un arrière plan aussi incertain, les investisseurs adoptent une approche relativement prudente", a souligné Andrea Kramer, de Schaeffer Investment Research.
"La tragédie grecque continue de se jouer, chaque nouvelle scène apportant un élément au drame et accroissant la volatilité des cours", a relevé Frederic H. Dickson, de D.A Davidson.
Prochain épisode à ce feuilleton: la tenue mercredi d'une téléconférence consacrée à la Grèce réunissant la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre grec Georges Papandréou et le président français Nicolas Sarkozy.
Sur le front politique américain, les investisseurs suivaient les discussions entourant le projet de loi sur l'emploi déposée lundi au Congrès par le président Barack Obama. Avec un chômage stagnant à 9,1%, ce plan de 447 milliards était attendu par les marchés qui doutent toutefois de sa mise en oeuvre en l'état, en raison de la farouche opposition des républicains.
"Bien que ce soit une loi stimulant l'économie, elle inclut une hausse d'impôt visant les personnes à hauts revenus ainsi que l'arrêt des crédits d'impôts professionnels. Ce sont ces mesures proposées lors du débat sur l'augmentation du plafond de la dette, le mois dernier, qui ont déclenché tant d'acrimonie", a souligné M. Dickson, estimant que ces deux points "diluent la capacité (de la réforme) à créer beaucoup d'emplois".
Si les valeurs technologiques étaient globalement stables, le principal distributeur américain de produits d'électronique grand public, Best Buy, dévissait de 7,89%, à 22,99 dollars. L'entreprise cotée au Nasdaq a présenté mardi des résultats trimestriels moins bons qu'attendu, avec des bénéfices en chute de 30% sur un an.
Les banques poursuivaient leur progression. L'indice S&P des valeurs bancaires cotées à Wall Street gagnait 1,55%. Après avoir lâché 1,51% la veille, Morgan Stanley prenait 1,79% à 15,32%. Citigroup avançait de 0,56%, à 27,11%.
Le marché obligataire était à la baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 1,989% contre 1,930% lundi soir et celui à 30 ans à 3,307% contre 3,240%.