L'euro se stabilisait face au dollar mardi, dans un marché peinant à trouver une direction, ballotté entre inquiétudes grandissantes sur un défaut de paiement de la Grèce et la perspective de voir la reprise économique américaine avoir à nouveau besoin d'un coup de pouce.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,3674 dollar contre 1,3680 dollar lundi à 21H00 GMT. L'euro avait atteint 1,3495 dollar lundi, son niveau le plus faible depuis le 16 février.
L'euro reculait face au yen à 105,16 yens contre 105,56 yens la veille. Lundi, l'euro était tombé à son niveau le plus bas depuis 10 ans face à la devise nippone, à 103,90 yens.
Le dollar se repliait aussi face à la monnaie nippone à 76,95 yens contre 77,15 yens lundi.
"Bien évidemment, la crise de la dette reste le sujet dominant pour l'euro", commentaient les analystes de Commerzbank.
A la suite de l'annonce de nouvelles mesures de la Grèce pour réduire son déficit public, la Commission européenne a annoncé que les bailleurs de fonds du pays réunis au sein d'une Troïka Commission-Banque centrale européenne (BCE)-Fonds monétaire international (FMI) effectueraient leur retour dans le pays cette semaine.
La Troïka vise désormais à conclure un accord sur le versement d'une nouvelle tranche de 8 milliards d'euros de prêts à Athènes, dans le cadre du premier plan de sauvetage de la Grèce de 2010 visant à la sauver de la banqueroute.
Mais que cette nouvelle tranche soit versée ou non, le point de vue du marché est clair: "un défaut de paiement de la Grèce est plus ou moins inévitable" dans les 12 mois à venir, observaient les analystes de Commerzbank.
L'idée d'un défaut de paiement de la Grèce progresse même auprès des responsables politiques européens. En effet, elle a directement été évoquée par le ministre allemand de l'Economie Philipp Rösler, dans un entretien publié lundi.
Ainsi, les cambistes semblent "plus préoccupés par les conséquences d'un défaut de paiement et surtout par les risques d'une contagion" à d'autres pays fragiles de la zone euro, observait Commerzbank.
Apaisant quelque peu certaines inquiétudes du marché, la Chine a réaffirmé mardi sa confiance dans la monnaie européenne, alors qu'elle est également en discussion avec l'Italie sur le rachat d'obligations italiennes, dont les taux d'intérêt se sont envolés ces dernières semaines, comme lors d'une émission d'obligations à cinq, sept et neuf ans mardi.
Mais malgré des marques officielles de soutien, la deuxième économie mondiale n'a donné aucun détail sur un éventuel engagement, entretenant ainsi la nervosité des cambistes qui craignent de voir l'Italie amenée à faire appel à une aide extérieure pour tenter de redresser ses finances publiques, comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal.
Le dollar peinait cependant à tirer parti de ces inquiétudes, après l'annonce d'une légère baisse des prix à l'importation aux Etats-Unis en août, de nature à balayer tout risque d'une accélération de l'inflation et donc à alimenter les spéculations sur la mise en place de nouvelles mesures de soutien à la première économie mondiale dont la reprise chancelle.
Vers 16H00 GMT, le franc suisse restait presque à l'équilibre face à l'euro à 1,2036 franc suisse pour un euro, et se stabilisait face au billet vert à 0,8803 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique baissait face à l'euro à 86,57 pence, comme face au billet vert à 1,5789 dollar.
L'once d'or a fini à 1.820 dollars au fixing du soir contre 1.834 dollars lundi.
Le yuan chinois a terminé à 6,3988 yuans pour un dollar contre 6,4040 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
-----------------------------------
16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3674 1,3680 EUR/JPY 105,16 105,56 EUR/CHF 1,2036 1,2040 EUR/GBP 0,8657 0,8623 USD/JPY 76,95 77,15 USD/CHF 0,8803 0,8800 GBP/USD 1,5789 1,5862