La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte baisse lundi, toujours très préoccupée par une possible faillite de la Grèce et les répercussions de la crise de la dette en la zone euro sur les banques françaises, sous la menace d'une dégradation par Moody's.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 2,29% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Vendredi, l'indice parisien a terminé sur une chute de 3,60% à 2.974,59 points, victime comme l'ensemble des marchés de la démission inattendue du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark qui devrait être remplacé par Jörg Asmussen, secrétaire d'Etat aux Finances de l'Allemagne.
De son côté, Wall Street a fini en forte baisse à la veille du week-end. Le Dow Jones a perdu 2,69% et le Nasdaq 2,42%.
Le problème de la dette en zone euro, en particulier le cas grec, sera une nouvelle fois la principale préoccupation des marchés lundi et plombait déjà les Bourses asiatiques.
"Les marchés boursiers se préparent à un début de semaine difficile en Europe, étant donné que les inquiétudes grandissent une fois encore quant à l'état de santé de la zone euro", commente Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.
Les investisseurs craignent que la Grèce ne soit pas en mesure de respecter ces engagements budgétaires, ce qui menacerait de faillite le pays et aggraverait la crise en Europe.
Le ministre allemand de l'Economie Philipp Rösler n'a d'ailleurs pas exclu une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver l'euro, dans la presse allemande.
Afin d'assurer le versement d'une prochaine tranche d'aide International, le gouvernement grec s'est lui engagé à des mesures supplémentaires d'économies en 2011, pour 2 milliards d'euros.
Ces incertitudes dans la zone euro pèsent lourdement sur les valeurs bancaires, qui ont dégringolé vendredi, plombée par leur exposition à la dette souveraine mais également par des craintes sur leur solvabilité et leur financement.
L'agence de notation Moody's doit en outre achever mi-septembre l'examen des notes de BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale, ce qui fait craindre une possible dégradation de ces établissements.
Société Générale, particulièrement visée par les marchés, a elle tenu à faire le point dans un communiqué lundi matin sur sa situation financière.
Alors que sa directrice générale Christine Lagarde a jeté un froid en appelant à plusieurs reprises à la recapitalisation des banques européennes, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé lui qu'il allait préciser sa position sur les banques européennes et l'impact de la dette en zone euro.
Enfin, les marchés, qui s'inquiètent du ralentissement économique aux Etats-Unis et en Europe, n'auront pas été rassurés par la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus riches de la planète (G7).
Ils se sont contentés de promettre une réponse "forte" et "coordonnée" à la crise mais sans préciser leur stratégie.
VALEURS A SUIVRE
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE et SOCIETE GENERALE sont sous la menace d'une dégradation par Moody's.
SOCIETE GENERALE a elle annoncé un plan d'économie en banque de financement et d'investissement, la forte accélération des cessions d'actifs de son portefeuille géré en extinction et écarté de nouveau une augmentation de capital. Elle a également indiqué que son programme de financement à long terme était finalisé à 100% pour 2011.
SUEZ ENVIRONNEMENT a annoncé lancer un premier plan d'actionnariat salarié, proposant à ses employés jusqu'à 10 millions d'actions.
TECHNIP a annoncé avoir trouvé un accord en vue de l'acquisition de la totalité du capital de l'américain Global Industries, spécialiste des services pétroliers sous-marins, pour 1,07 milliard de dollars (768 millions d'euros) en numéraire.
CASINO et sa maison-mère Rallye ont annoncé avoir porté à 45,9% leur participation dans CBD Pão de Açucar (GPA), après avoir acquis de nouveaux titres du groupe brésilien, au coeur d'un contentieux entre Casino et Carrefour cet été.