Le plan emploi de Barack Obama présenté jeudi soir au Congrès est loin d'avoir convaincu les républicains, opposés à de nouvelles dépenses, mais sensibles à l'urgence de trouver enfin un "terrain d'entente" pour ne pas perdre des voix sur le front de l'emploi.
"Prenons les mesures sur lesquelles nous sommes d'accord et adoptons-les", a écrit vendredi sur son compte Twitter le numéro deux républicain de la Chambre des représentants Eric Cantor, alors que M. Obama se trouvait en Virginie (est) sur les terres du chef républicain, précisément pour y "vendre" son plan emploi.
A 14 mois de l'élection présidentielle - avec une cote de popularité générale du Congrès au plus bas à 12,3% selon le site RealClearPolitics - l'inertie sur le front de l'emploi pourrait coûter des voix aux conservateurs, comme aux démocrates.
Les investissements du plan de relance d'Obama de 787 milliards de dollars, adopté début 2009, n'ont pas eu l'effet escompté par la Maison Blanche qui espérait un taux de chômage rabaissé sous les 8%. Deux ans et demi après, les demandeurs d'emploi représentent encore 9,1% de la population active.
De son côté, le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid s'est montré réaliste vendredi devant la chambre haute. "Je sais que tous les républicains ne soutiendront pas ce texte", a-t-il dit ajoutant que certains démocrates y seront même opposés.
Si M. Obama a assuré dans son discours que son plan "sera financé" par des mesures d'économies budgétaires, nombre de républicains ont émis des doutes.
Les économies en question reposent sur un plan de réduction des déficits que le président a promis de présenter le 19 septembre.
Et au Congrès, les mesures de rigueur budgétaire dépendront des travaux de la "super-commission" qui s'est réunie pour la première fois jeudi et où le consensus reste encore un objectif lointain: raison de plus pour les républicains de froncer les sourcils à l'idée de nouvelles dépenses.
Par ailleurs, M. Cantor, John Boehner, et les autres chefs républicains de la chambre basse, ont écrit à M. Obama vendredi pour annoncer leur intention de greffer des éléments au plan proposé. Les républicains espèrent que le plan emploi de M. Obama ne relève pas du "tout ou rien".
Toutefois, la lettre précise que les idées du président "méritent considération" et appelle à trouver un "terrain d'entente".
Parmi les mesures susceptibles de recueillir l'approbation des deux camps, figure la prolongation d'une réduction des cotisations sociales qui pourrait être soutenue par nombre de républicains influents dont Eric Cantor et le sénateur John McCain. La mesure destinée à soulager la classe moyenne et les entrepreneurs rassemble les élus des deux partis.
Les adversaires pourraient aussi s'entendre sur des baisses d'impôts pour les entreprises et sur des aides aux petites entreprises. Ils pourraient également s'accorder sur l'élimination de réglementations, à l'image du retrait la semaine dernière par M. Obama d'un plan prévoyant des normes de qualité de l'air plus strictes.
Vendredi, les élus n'avaient pas encore pu consulter les détails du plan du président. Devant l'incertitude, la Bourse de New York a enregistré de fortes pertes.