La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, après un discours du patron de la banque centrale américaine resté évasif sur l'attitude que l'institution compte adopter face au risque de récession: le Dow Jones a perdu 1,04% et le Nasdaq 0,78%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 119,05 points à 11.295,81 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 19,80 points à 2.529,14 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 1,06% (-12,72 points) à 1.185,90 points.
Après avoir ouvert de manière hésitante, les marchés ont accentué leurs pertes dans la foulée du discours tenu en milieu de journée à Minneapolis (Nord des Etats-Unis) par le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke.
"La Réserve fédérale dispose d'instruments variés qui peuvent être utilisés pour augmenter son concours financier à l'économie", a-t-il déclaré, dans une allocution très similaire à celle prononcée le 26 août.
Au moment où les indicateurs économiques américains sont dans une spirale négative --avec jeudi matin encore les chiffres des inscriptions au chômage de la semaine dernière aux Etats-Unis plus élevés que prévu par les analystes--, les marchés guettaient tout propos de M. Bernanke suggérant une intervention prochaine de la Fed.
"Mais il n'a pas dévoilé ce que pouvaient faire la Fed et le FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed) lors de sa réunion" des 20 et 21 septembre, a regretté Peter Cardillo, analyste chez Rockwell Global Capital. "C'est pour cette raison que les cours ont baissé", a-t-il ajouté.
"Il semble que le président (de la Fed) souhaite attendre de voir les prochains indicateurs économiques avant de se lancer dans la mise en oeuvre de mesures plus importantes", ont jugé les analystes de Barclays Capital.
Et pour les marchés, le salut ne viendra pas de l'intervention du président américain Barack Obama, devant le Congrès à 23H00 GMT. Malmené par les sondages et l'opposition républicaine, M. Obama doit dévoiler un programme mêlant réductions d'impôts et dépenses d'infrastructures, pour un coût évalué à 400 milliards de dollars par la presse.
"Le marché a déjà anticipé ce qu'il allait dire", a relevé M. Cardillo.
"Le mieux qu'on puisse attendre, c'est une bonne surprise", a abondé Grégori Volokhine, responsable du département actions de Meeschaert Capital Markets.
"Est-ce que le gouvernement peut créer des emplois dans les conditions budgétaires actuelles?", a-t-il lancé, soulignant "le danger de ne mettre en oeuvre que des mesures ponctuelles dont les effets ne se feraient plus sentir après un ou deux mois."
Du côté des valeurs, Microsoft a gagné 0,85%, clôturant à 26,22 dollars. Le groupe informatique a annoncé la signature d'accords permettant à Acer et ViewSonic d'exploiter certains brevets pour leurs tablettes et téléphones multifonctions actuellement équipés du système Android de Google.
Un autre géant informatique américain, IBM, a abandonné 1,23%, à 165,25 dollars, après l'acquisition d'Algorithmics, société spécialisée dans les logiciels pour l'industrie financière.
Google a de son côté pris 0,17%, terminant à 534,96 dollars, après avoir annoncé le rachat des guides gastronomiques américains Zagat.
En discussions avec les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing pour moderniser sa flotte en acquérant 50 avions cargo, selon l'agence financière Bloomberg, le groupe américain de messagerie FedEx a reculé de 1,51% à 74,99 dollars. L'aviateur de Seattle a perdu pour sa part 3,22% à 62,81 dollars.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,986% contre 2,036% mercredi soir et celui du bon à 30 ans à 3,310% contre 3,354% la veille.