L'euro est retombé sous 1,39 dollar jeudi, évoluant à ses plus bas niveaux depuis début juillet après la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'est montrée plus pessimiste qu'auparavant pour la croissance en zone euro.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,3880 dollar contre 1,4096 mercredi à la même heure.
L'euro reculait face au yen à 107,60 yens contre 108,89 yens la veille.
Le dollar montait face à la monnaie nippone à 77,52 yens contre 77,26 yens mardi.
La monnaie unique européenne est tombée dans la journée jusqu'à 1,3870 dollar, son plus niveau depuis le 12 juillet.
"La BCE a signalé la fin de son cycle de resserrement monétaire et une attention plus marquée aux tensions qui touchent le système financier", ont expliqué les analystes de Brown Brothers Harriman.
"Le marché cherchait une excuse pour vendre l'euro, et ce retournement d'orientation de la politique monétaire est suffisant pour que les vendeurs dictent la tendance", ont-ils ajouté.
La banque centrale a indiqué qu'elle ne prévoyait plus qu'une croissance de 1,6% en 2011 pour la zone euro, contre 1,9% dans sa prévision de juin. Pour 2012, elle attend une croissance de 1,3%, contre 1,7% précédemment.
Lors d'une conférence de presse, le président de l'institution Jean-Claude Trichet a souligné l'"énorme degré d'incertitude" qui pèse actuellement sur l'économie mondiale, dont celle de la zone euro.
Le responsable a par ailleurs jugé les risques inflationnistes "globalement équilibrés", alors que l'emballement des prix avait poussé la BCE à relever son taux directeur à deux reprises, en avril et juillet.
Ces décisions avaient soutenu la monnaie unique, qui offre ainsi des rendements plus importants, d'autant que la banque centrale américaine (Fed) a maintenu son taux proche de zéro depuis plus de deux ans et demi.
Les propos de M. Trichet jeudi ont confirmé que vu la crise qui s'est intensifiée pendant l'été, il n'était plus question de resserrer le robinet du crédit.
"Vu la faiblesse de l'économie et les tensions sur le système bancaire, (ces déclarations) ne sont pas une surprise", a estimé David Gilmore, de Foreign Exchange Analytics.
"Mais le marché aime justifier ses mouvements par l'actualité, et c'est ce qu'on voit avec les propos de M. Trichet, qui prépare probablement le terrain à une baisse de taux dans les mois à venir. Je pense que la plupart des intervenants du marché parient que la prochaine réaction monétaire au ralentissement économique viendra de la BCE, car la Fed a épuisé en grande partie les moyens à sa disposition pour assouplir sa politique", a poursuivi l'analyste.
De son côté, le président de la Fed, Ben Bernanke, a dit que son institution était prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise de l'économie américaine.
Ce discours, très semblable a celui prononcé le 26 août à Jackson Hole, dans l'Ouest des Etats-Unis, a été accueilli avec une certaine déception sur le marché, qui espérait en savoir plus sur les intentions de la Fed.
Le marché des changes attendait par ailleurs une autre intervention: le président Barack Obama devait s'exprimer jeudi à 23H00 GMT au Congrès, où il devait présenter un plan pour l'emploi, chiffré par la presse américaine à 300 milliards de dollars.
Vers 21H00 GMT, le franc suisse baissait face à la monnaie unique à 1,2148 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8750 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 86,95 pence, mais se repliait face au billet vert à 1,5958 dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,3836 yuans pour un dollar contre 6,3950 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3880 1,4096 EUR/JPY 107,60 108,89 EUR/CHF 1,2148 1,2095 EUR/GBP 0,8695 0,8816 USD/JPY 77,52 77,26 USD/CHF 0,8750 0,8579 GBP/USD 1,5958 1,5988