L'action Yahoo ! progresse de 3,25% à 13,33 dollars après l'annonce de la démission de sa directrice générale, Carole Bartz. Depuis son accession à ce poste en janvier 2009, après l'échec de l'offre de rachat de Microsoft, les ventes du groupe ont reculé et il a perdu des parts de marché au profit de Google et de Facebook. Par ailleurs, les relations avec le site chinois Alibaba, dont il détient 40%, avaient tourné à l'aigre en début d'année, en raison du transfert d'Alipay, solution d'origine chinoise de paiement sur Internet, à une société possédée par le patron d'Alibaba.
JPMorgan anticipe une réaction positive de la valeur à court terme car Wall Street était de plus en plus contrarié par la performance de Yahoo! dans la recherche sur Internet, le display (bannière publicitaire, vidéo...) et sa relation avec Alibaba. En outre, son conseil d'administration était jusqu'à présent considéré comme passif.
Mais l'analyste s'attend à ce que le soufflet retombe par la suite. Pour lui, un rebond durable du titre ne sera possible qu'en cas d'annonces stratégiques et structurelles. Le broker rappelle qu'il a toujours estimé qu'un deal pour Yahoo! ne pourrait être que compliqué et impliquer plusieurs parties.
JPMorgan évoque un scénario selon lequel des fonds de private equity rachèterait le coeur d'activité du groupe, qui génère des free cash flow solides tandis que les actifs asiatiques seraient cédés. Outre sa participation dans Alibaba, Yahoo ! possède 35% de Yahoo ! Japan. Ils constituent actuellement la quasi-totalité de sa valorisation.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Free Cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
La dernière étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), souligne que l'attrait des achats sur Internet pour les Français ne se dément pas. Au premier semestre, avec 26 millions de cyberacheteurs, ce canal de distribution a réalisé un chiffre d'affaires de 14,5 milliards d'euros, en hausse de 29% par rapport aux six premiers mois de 2009. Cela constitue une progression très largement supérieure à la croissance de 2% enregistrée par le commerce de détail entre janvier et juin. Les ventes sur Internet sont bien parties pour dépasser les 32 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année. Cette évolution positive s'explique par une série de facteurs. Premièrement une confiance accrue pour ce mode de distribution. Le taux de confiance mesuré par Médiamétrie a progressé de 3 points au premier semestre, à 65% des internautes.