L'action Boiron a bien besoin d'un remède de cheval pour redresser son cours. En chute de 17,17% à 22,28 euros, le titre du leader mondial de l'homéopathie a atteint en début de séance son plus bas depuis juillet 2009 à 21,20 euros. Le malaise des investisseurs a été causé par la publication mardi soir de résultats semestriels nettement inférieurs aux attentes et de perspectives très prudentes. Le fabricant de l'anti-grippal Oscillococcinum a essuyé au premier semestre une perte nette de 0,215 million d'euros à comparer avec un résultat net de 5,13 millions un an plus tôt.
Le résultat opérationnel a chuté de 92,5% à 0,686 million. Le groupe a expliqué cette baisse par la diminution de l'activité au deuxième trimestre, l'augmentation des charges de personnel et la poursuite des investissements publicitaires. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 225,8 millions d'euros, en hausse de 2,1%, en raison d'un recul de 3,3% au deuxième trimestre.
Loin de rassurer, les commentaires du groupe ont suscité la réserve des brokers. "Les incertitudes liées à l'ENVIRONNEMENT économique conduisent à la prudence quant aux perspectives annuelles" a en effet indiqué Boiron dans son communiqué.
"Cette publication désastreuse couplée au manque accrue de visibilité sur la deuxième période de l'année nous conduit à dégrader sans délai notre opinion Acheter à Alléger. Notre objectif de cours sera ajusté simultanément avec NOS révisions d'estimations", a déclaré Gilbert Dupont.
De son côté, CA Cheuvreux a abaissé son opinion de Surperformance à Sous-performance.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.