(AOF / Funds) - "La fin du mois d'août a été marquée par l'ouragan Irène qui a déferlé sur la côte est des Etats-Unis. Les vents violents et les pluies torrentielles qui l'ont accompagné, semblaient être une fin logique à un mois qui a vu les marchés financiers s'effondrer. En effet, une frénésie de mouvements a entraîné des écarts de prix très importants. Cette incroyable volatilité n'avait cependant rien à voir avec les fondamentaux des crédits des entreprises", note Muzinich & Co.
"Le mois d'août aura été le troisième pire mois pour les obligations américaines notées Investment Grade et le sixième plus mauvais mois pour les obligations américaines à haut rendement depuis janvier 1989."
"Ce même mois d'août aura également été le deuxième mois sans défaut sur les quatre derniers mois. Les prévisions pour les taux de défauts continuent à être excellentes, restant en dessous de 2% pour 2012 et 2013. Ce chiffre est inférieur au taux moyen historique annuel qui est de 4,3% (JP Morgan)."
"Le mois d'août 2011 aura également été le premier mois dans l'histoire de la Bourse de New York à avoir des mouvements de plus de 4% pendant quatre jours consécutifs dans l'une ou l'autre direction. Selon les jours, les actifs risqués ou non risqués étaient privilégiés."
"Les rachats dans tous les actifs jugés risqués ont été très importants. Les fonds mutuels américains HY ont enregistré des rachats à la hauteur de 4,4 milliards de dollars en août contre des souscriptions de 2,7 milliards de dollars en juillet. Le fonds Ucits de Muzinich & Co a enregistré des rachats de 446 millions de dollars en août contre des souscriptions de 410 millions de dollars en juillet."
"La volatilité des marchés semble largement liée aux mouvements des investisseurs plus court terme comme le montrent les volumes ETF. Les ETF s'échangent sans discontinuer toute la journée. Malgré leur structure ouverte, ils se sont échangés avec des écarts de prix très importants. Le 8 août, au moment de la plus importante pression sur les marchés, les vendeurs de ces papiers étaient obligés d'accepter des discounts de 3,51% par rapport au prix de la VL."
"Les émissions de grosse taille, qui, généralement sont les plus demandées, ont du porter le plus gros de la pression pour la demande de liquidité. Lors des dix premiers jours du mois, les obligations dont la taille de l'émission était inférieure à 500 millions de dollars ont baissé en moyenne de 2,6% alors que les émissions ayant une taille supérieure à ce seuil étaient en baisse de plus de 4%."
"Les différences de prix entre les obligations échangées sur le marché américain et sur le marché européen montrent bien la volatilité irrationnelle à court terme qu'a connu le marché. Les rachats massifs du mois d'août ont été provoqués par des facteurs totalement extérieurs aux fondamentaux des sociétés."
"En total contraste avec la situation difficile des Etats, les sociétés émettrices se sont rarement aussi bien portées et ont rarement eu autant de liquidités. En effet, celles-ci sont passées de 5% du bilan des sociétés en 2008 à 7,4% à la fin de l'année 2010, ce qui représente le plus haut niveau depuis 1959 (selon un article paru dans le Wall Street Journal du 10 juin 2011 rapportant des données de la Réserve fédérale américaine)."
"Les profits des sociétés américaines ont atteint des sommets avec 14% du PIB en 2010, surpassant largement le précédent plus haut niveau de 13,6% en 1942 lors de la période de réarmement pendant la deuxième guerre mondiale. Enfin, les sociétés sont très bien capitalisées et ont repoussé leurs échéances après 2014, ce qui implique un risque de refinancement faible pour la plupart des compagnies."
"La majorité des grandes banques prévoit un taux de défaut pour le HY inférieur à 2% pour les deux prochaines années. Actuellement, les spreads de l'indice BofA Merill Lynch US high yield Cash Pay correspondent à un taux de défaut de 7%. Le ratio relèvement/abaissement de notes par les agences de notation n'a jamais été aussi élevé depuis vingt ans."
"Nous sommes conscients du fait que beaucoup d'incertitudes macro-économiques pèsent sur les marchés. Il y a des incertitudes quant au risque d'endettement des Etats, il y a des inquiétudes quant à la solidité du système bancaire, des frustrations par rapport aux taux élevé de chômage et également la peur d'une nouvelle récession."
"Ces inquiétudes ont pesé sur les marchés et ont abouti aux corrections de prix que nous avons vues au mois d'août. Les éléments micro-économiques, a contrario, dépeignent une solide image de sociétés ayant des bilans très sains. Les spreads actuels des sociétés notées BB/B (700 points de base) ainsi que leurs rendements de 8% offrent de bonnes opportunités. Les investisseurs sont largement compensés pour le risque pris."