La Bourse de Paris évoluait en forte baisse lundi dans les premiers échanges, perdant 2,33%, minée à la fois par des craintes de récession aux Etats-Unis et la crise de la dette en Europe, dans une séance marquée par la fermeture de Wall Street.
A 09H38 (07H38 GMT), le CAC 40 perdait 73,43 points à 3.075,10 points. Vendredi, il avait chuté de 3,59%.
Le marché parisien est à nouveau en proie aux inquiétudes les plus vives sur l'économie américaine après des chiffres de l'emploi exécrables pour août.
"La semaine devrait débuter sans aucune prise de risque. Les mauvais chiffres de l'emploi américain pour août (...) ont renforcé l'opinion négative du marché sur l'économie américaine et mondiale", commentent les économistes de Crédit Agricole CIB.
Lundi, aucun indicateur majeur n'est au programme et les volumes d'échanges devraient être faibles, ce qui peut accroître la volatilité, en raison de la fermeture des marchés américains pour cause de jour férié aux Etats-Unis.
Outre les craintes de récession aux Etats-Unis, le marché parisien s'inquiète d'une crise de la dette non résolue en zone euro comme en témoignent les difficultés de la Grèce à sortir de l'ornière.
"Confrontées à un ralentissement économique et à une crise de lendettement, les autorités politiques et économiques vont devoir jouer serré pour offrir des réponses capables de restaurer structurellement la confiance des investisseurs et des consommateurs", résument les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
La semaine s'annonce en effet très chargée, avec notamment la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et l'annonce de mesures de soutien à l'emploi par le président américain Barack Obama.
Les valeurs bancaires étaient particulièrement malmenées lundi matin, comme Société Générale (-4,44% à 21,18 euros), visée, comme 16 autres établissements dans le monde, par une plainte aux Etats-Unis pour des fraudes sur des crédits immobiliers à risque ("subprime"). BNP Paribas perdait 4,02% à 32,08 euros.
Cette décision de justice "ne devrait pas jouer positivement, puisque ces dernières (les banques, ndlr) vont encore devoir provisionner massivement", indique le Crédit Mutuel-CIC, alors qu'elles ont déjà contribué au plan d'aide à la Grèce.
Natixis lâchait 3,80% à 2,61 euros et Safran 1,98% à 26,47 euros. L'équipementier aéronautique va faire son entrée le 19 septembre dans le CAC 40, prenant la place de la banque, selon le Conseil scientifique des indices.
De leur côté, Alstom (-2,48% à 30,04 euros), Schneider Electric (-3,86% à 42,30 euros) et Legrand (-2,88% à 25,65 euros) se repliaient après avoir vu la recommandation sur leurs titres abaissée à "neutre", contre "surpondérer" auparavant par HSBC.
En revanche, parmi les très rares valeurs en hausse, Saft grimpait (+4,15% à 22,73 euros). Le groupe et l'équipementier américain Johnson Controls (JCI) ont trouvé un accord réglant leur différend au sujet de leur coentreprise de production de batteries lithium-ion pour lautomobile.
Enfin, Atos (+0,76% à 33,96 euros) profitait d'un relèvement de recommandation de "neutre" à "acheter" par UBS.