La Bourse de New York évoluait en nette baisse vendredi à la mi-séance, sous le coup de chiffres de l'emploi très décevants aux Etats-Unis, avec un zéro pointé en termes de créations de postes: le Dow Jones perdait 1,46% et le Nasdaq 1,60%.
Vers 16H10 GMT, l'indice Dow Jones Industrial Average lâchait 168,28 points à 11.325,29 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 40,82 points à 2.505,22 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 1,66% (20,03 points) à 1.184,39 points.
Jeudi, Wall Street avait fini en baisse, nerveuse avant la publication de ces statistiques: le Dow Jones avait perdu 1,03%, le Nasdaq 1,30% et le S&P 500 1,19%.
"Le ton a été donné par la baisse (de jeudi). L'ambiance était déjà négative et les chiffres de l'emploi ont balayé tout espoir de voir le marché rebondir", a expliqué Michael James, de Wedbush Securities.
"La lueur d'espoir, c'est que le Dow Jones a réduit ses pertes d'environ 100 points par rapport au pire moment de la séance, mais le marché dépend de l'économie, et avec des chiffres de l'emploi si mauvais, il sera difficile d'attendre plus que des rebonds de court terme", a-t-il poursuivi.
Les chiffres publiés vendredi matin sont ressortis au-delà des prévisions les plus pessimistes: les destructions d'emplois ont exactement compensé les créations de postes du mois. Or les analystes tablaient sur un solde des embauches positif, de 70.000.
Pour les analystes d'UniCredit, "ce mauvais chiffre (...) renforce clairement l'idée que les Etats-Unis sont déjà entrés, ou sont sur le point d'entrer, en récession".
A 9,1%, le taux de chômage est apparu stable et conforme à la prévision des analystes.
Pris dans son ensemble, le rapport mensuel de l'emploi "augmente la probabilité de voir de nouvelles mesures monétaires de relance adoptées lors de la réunion de septembre de la banque centrale", ont nuancé les analystes de Barclays Capital.
Ces chiffres mettent aussi la pression sur le président américain Barack Obama, qui doit présenter jeudi au Congrès un plan pour l'emploi.
En attendant, la place new-yorkaise sera fermée lundi, fête du Travail aux Etats-Unis.
Les 30 actions du Dow Jones évoluaient dans le rouge.
Les valeurs financières se trouvaient sous forte pression alors que selon le New York Times, les autorités fédérales américaines envisagent des poursuites judiciaires contre une douzaine de banques pour leur rôle dans les crédits immobiliers à risque ("subprime").
Les banques JPMorgan Chase (-3,67% à 34,97 dollars), Goldman Sachs (-4,60% à 107,00 dollars) et Bank of America (-6,45% à 7,40 dollars) sont citées par le quotidien.
Le secteur bancaire pâtissait également de nouvelles inquiétudes concernant la dette de la Grèce, où le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu vendredi que l'objectif de déficit public pour 2011 serait révisé "automatiquement" à la hausse du fait de l'aggravation de la récession.
Boeing chutait de 2,63% à 64,31 dollars. Le constructeur aéronautique a annoncé que la première livraison de la version cargo de son nouveau gros porteur 747-8, destinée à la compagnie luxembourgeoise de fret aérien Cargolux, serait effectuée le 19 septembre, avec près de deux ans de retard sur le calendrier initial.
Netflix plongeait de 8,99% à 212,16 dollars. Le groupe américain de chaînes payantes Starz, qui distribue notamment en ligne les films produits par Sony et Disney, a annoncé qu'il ne renouvellerait pas l'accord qui le lie au loueur de vidéos.
Le groupe de prêt-à-porter Liz Claiborne s'envolait de 8,70% à 5,50 dollars. Il va céder le contrôle de sa marque Mexx au fonds d'investissement The Gores Group pour 85 millions de dollars.
Le marché obligataire montait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,045% contre 2,146% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,372% contre 3,513% la veille.