L'action Netflix chute de 8,74% à 212,88 dollars après l'annonce surprise du non renouvellement de l'accord de distribution de contenus avec la chaîne du câble, Starz Entertainment, propriété de Liberty Media. JPMorgan rappelle l'importance de cet accord qui avait permis au spécialiste de la vidéo à la demande sur internet d'avoir accès aux nouveaux films de Disney et Sony. Ces contenus constituaient d'excellents produits d'appels pour renforcer la clientèle de Netflix. L'accord précédent expire le 28 février 2012. Netflix a indiqué qu'il regrettait la décision de Starz.
« Cette décision est le résultat de notre stratégie visant à protéger la grande valeur de notre marque en conservant les prix et le packaging adéquats pour notre contenu exclusif et précieux », a déclaré Chris Albrecht, directeur général de Starz.
JPMorgan se dit surpris par le fait que les négociations se soient finies aussi tôt. L'analyste explique cet échec par le prix demandé par Starz. Selon le précédent accord, Netflix payait environ 30 millions de dollars par an à Starz quand le service de streaming du premier n'était encore qu'à ses débuts. Son directeur général Reed Hastings avait indiqué récemment qu'un montant de 300 millions de dollars par an ne serait pas déraisonnable lors du renouvellement.
Selon les observateurs, la décision de Starz reflète l'intensification des tensions avec les fournisseurs de services de télévision payante. Ces derniers s'inquiètent de la dominance de Netflix sur le marché de la vidéo à la demande aux Etats-Unis.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.