La Bourse de Paris restait mal orientée vendredi à la mi-journée, lâchant 2,42%, à quelques heures de la publication des très attendus chiffres de l'emploi américain, alors que le secteur bancaire était de nouveau sous pression en raison des inquiétudes sur la Grèce.
A 12H09 (10H09 GMT), le CAC 40 perdait 77,95 points à 3.187,72 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 880,32 millions d'euros.
Les investisseurs restent fébriles avant la publication, prévue à 14H30, des chiffres de l'emploi pour août, un des indicateurs les plus attendus par les marchés, dans un contexte de vives inquiétudes sur la croissance américaine.
Le consensus des analystes s'attend à 68.000 créations nettes d'emplois pour un taux de chômage de 9,1%.
"On espère des créations dans le secteur privé car il paraît évident que le secteur public est plutôt dans une logique de destruction d'emplois au vu de la nécessité pour le gouvernement d'abaisser les dépenses", souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
Les intervenants ont aussi tendance à se débarrasser de leurs positions à court terme, à la veille d'un long week-end de trois jours, la Bourse de New York étant fermée lundi en raison de la fête du Travail.
Enfin, la situation en Grèce pèse de nouveau sur les échanges.
Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu que l'objectif de déficit public pour 2011 serait révisé "automatiquement" à la hausse du fait de l'aggravation de la récession.
"Une telle annonce remet en cause le second plan de sauvetage qui a été annoncé le 21 juillet. Il ne pourra pas être mis en place si le pays est incapable d'instaurer des plans de rigueur rapidement efficaces", estime M. Murail.
En attendant, les représentants de l'Union européenne, du FMI et de la banque centrale européenne, qui mènent une inspection des comptes publics grecs depuis lundi, ont suspendu leur mission.
Plusieurs médias hellènes ont fait état d'un blocage des discussions, les créanciers d'Athènes demandant des mesures de rigueur supplémentaires d'un montant de 1,7 milliard d'euros. Athènes a nié ces informations de presse.
Comme toujours depuis le début du feuilleton grec, le secteur bancaire souffrait de cette situation: Crédit Agricole perdait 4,52% à 6,37 euros, Société Générale 3,56% à 22,90 euros et BNP Paribas 3,17% à 34,54 euros.
Schneider Electric lâchait 4,65% à 44,49 euros. Trois directeurs généraux du groupe se sont installés à Hong Kong, tandis que le président du directoire Jean-Pascal Tricoire compte y passer davantage de temps, afin d'accélérer le développement en Asie.
Les valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, évoluaient en forte baisse. Peugeot perdait 4,43% à 20,20 euros, ArcelorMittal 4,17% à 14,46 euros et Saint-Gobain 3,58% à 33,81 euros.