La Bourse de Paris a terminé en hausse jeudi, prenant 0,28% pour une quatrième séance consécutive dans le vert, en dépit des hésitations des investisseurs après plusieurs indicateurs donnant une image contrastée de l'économie américaine.
Le CAC 40 a gagné 9,07 points à 3.265,83 points, dans un volume d'échanges de 3,319 milliards d'euros. Sur quatre séances, il a bondi de 5,77%.
Parmi les autres places boursières européennes, Francfort a perdu 0,94% mais Londres a pris 0,45% et l'Eurostoxx 50 0,16%.
Le marché parisien a connu une séance en dents de scie, ouvrant en territoire positif, avant de passer une grande partie de la journée dans le rouge jusqu'à un sursaut après un indicateur d'activité de l'industrie américaine meilleur que prévu.
"On a l'enthousiasme prudent. Plus on se rapproche du seuil des 3.300 points, plus on peut considérer que les intervenants ont peur et prennent des bénéfices", observe Franklin Pichard, gérant chez Barclays Bourse.
Les investisseurs ont été surtout confortés par le fait que l'activité manufacturière américaine a continué de croître en août, selon l'indice des directeurs d'achats publié par l'association professionnelle ISM.
Cet indice a légèrement reculé par rapport à juillet, pour s'établir à 50,6%, alors que les analystes le donnait en moyenne sous les 50%, le seuil qui marque le début d'une contraction de l'activité.
Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities, a toutefois mis en avant, dans une note, un détail de cet indicateur qui montre que l?écart entre commandes et stocks "s?est creusé en août, ce qui se solde normalement par une baisse de l?indice ISM le mois suivant".
"Au bout du compte, l?économie américaine se maintient sur la frontière de récession, sans la franchir", écrit-il.
Si les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé après quinze jours de hausse, les investisseurs ont pu mettre au rayon des mauvaises nouvelles la baisse de la productivité qui s'est accélérée au deuxième trimestre et la rechute des dépenses de construction en juillet aux Etats-Unis.
"Ce n'est pas un indicateur qui fait le beau temps et qui éloigne le risque de récession", résume M. Pichard.
Les investisseurs attendaient désormais les chiffres du chômage pour août publiés vendredi, un des indicateurs les plus surveillés par le marché.
Sans compter, prévient M. Pichard, que beaucoup d'incertitudes planent encore sur la résolution de la crise de la dette en zone euro.
Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a ainsi minimisé mercredi la portée de la "règle d'or" budgétaire que Paris et Berlin veulent imposer à la zone euro, au moment même où la France en vantait les mérites.
Le marché parisien a été comme la veille animé par une série de résultats d'entreprises.
Le groupe de médias Lagardère (-11,11% à 21,16 euros) et le numéro trois français du BTP Eiffage (-17,58% à 27,94 euros) ont vu leurs publications très mal accueillies par le marché, tous deux ayant vu leur bénéfice net chuter au premier semestre.
Parmi les autres résultats, Jacquet Metal (-10,49% à 10,50 euros) et April Group (-7,47% à 13,50 euros) ont chuté tandis que Pernod Ricard (-0,93% à 61,92 euro) et Eurazeo (-1,07% à 39,23 euro) ont limité la casse. En revanche, Iliad (Free) a pris 2,38% à 85,54 euros.
Les valeurs bancaires ont évolué en ordre dispersé. Société Générale a gagné 1,65% à 23,75 euros mais Crédit Agricole a perdu 2,08% à 6,68 euros, victime de sa sortie prévue le 19 septembre de l'indice européen Eurostoxx 50.
Alstom, autre sortant de cet indice, a pris 0,97% à 32,64 euros.
EDF a gagné 1,55% à 21,65 euros, profitant du relèvement par Exane BNP Paribas de recommandation sur son titre à "surperformance" contre "sous-performance" auparavant.
Enfin, Fimalac a pris 7,36% à 26,26 euros, porté par l'annonce de la cession de sa filiale Algorithmics, spécialisée dans les logiciels pour l'industrie financière, à l'américain IBM.