L'euro continuait sa progression lundi, au-dessus du seuil de 1,45 dollar, bénéficiant d'un reflux de l'aversion pour le risque des opérateurs, après le discours du patron de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, de vendredi.
Vers 13H15 GMT (15H15 à Paris), la monnaie européenne valait 1,4524 dollar contre 1,4490 dollar vendredi vers 21H00 GMT.
L'euro se renchérissait aussi face à la monnaie nippone à 111,49 yens contre 111,09 yens vendredi.
Le dollar remontait face au yen à 76,76 yens contre 76,65 yens vendredi.
Dans l'ensemble, les valeurs refuges comme le yen et le franc suisse pâtissaient du regain d'attrait pour le risque, dont profitait en revanche la monnaie unique européenne. Le discours de Ben Bernanke, pourtant sans annonce concrète, a, en effet, été perçu positivement par les cambistes.
"On teste le niveau de 1,45 dollar mais on a du mal. Cette remontée est liée à l'affaiblissement du dollar et à un regain d'appétit pour le risque, dans le sillage de la hausse des marchés actions", a relevé Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis.
Le stratégiste a néanmoins fait valoir que la tendance n'était "pas très forte", alors que le couple euro-dollar a globalement évolué dans une fourchette située en 1,40 et 1,45 dollar depuis mai.
L'appel à une "recapitalisation urgente" des banques européennes, lancé samedi par la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, ne pesait pas sur le cours de l'euro.
"C'est la clé pour couper la chaîne de contagion", a souligné Mme Lagarde. Elle a également estimé que, pour y parvenir, les établissements bancaires devraient "d'abord chercher auprès de fonds privés" et "utiliser des fonds publics si nécessaire".
Au contraire, les opérateurs semblaient davantage prêter attention au discours du patron de la Fed, prononcé vendredi à Jackson Hole, dans le Wyoming (Ouest des Etats-Unis)
M. Bernanke a estimé que "les bases de la croissance" étaient toujours là aux Etats-Unis, malgré la persistance de "risques" pesant sur l'économie, et a dit penser que la progression du produit intérieur brut (PIB) "devrait s'améliorer" au second semestre.
Du côté du Japon, la désignation par le parti au pouvoir du ministre des Finances, Yoshihiko Noda, pour devenir le sixième Premier ministre en cinq ans du pays pesait peu.
"Ses marges de manoeuvre sont très limitées, au vu de l'endettement du Japon. Mais on se demande s'il va autoriser davantage d'interventions sur le marché des changes", a commenté M. Naam.
Le Japon est victime depuis plusieurs mois de la cherté du yen, perçu comme une valeur refuge, dont les niveaux élevés pénalisent ses exportations et affaiblissent la reprise économique de l'archipel après le tremblement de terre, le tsunami et l'accident nucléaire de Fukushima.
Vers 13H15 GMT, le franc suisse poursuivait sa baisse face à l'euro à 1,1879 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 0,8179 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique grignotait un peu de terrain face à l'euro à 88,44 pence, comme face au billet vert, à 1,6421 dollar.
Cours de lundi Cours de vendredi
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13H15 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4524 1,4490 EUR/JPY 111,49 111,09 EUR/CHF 1,1879 1,1686 EUR/GBP 0,8844 0,8852 USD/JPY 76,76 76,65 USD/CHF 0,8179 0,8063 GBP/USD 1,6421 1,6368