Les marchés européens prolongent leur rebond pour la troisième séance consécutive, profitant de l' « aspiration » de Wall Street, qui a fini en nette hausse. La dégradation d'un cran de la note de la dette du Japon limite cependant la progression des indices. Les investisseurs favorisent aujourd'hui les valeurs cycliques (automobile et technologie notamment) malgré la publication de statistiques économiques décevantes en Europe. A Paris, les résultats semestriels d'Accor sont bien accueillis. Vers 12h20, l'indice CAC 40 gagne 0,57% à 3101,81 points et le FTSE Eurotop 100, 0,1% à 1928,48 points.
Le breuvage est amer pour les actionnaires d'Heineken, dont l'action chute de 12,66% à 31,62 euros, soit la plus forte baisse de l'indice néerlandais AEX. Les investisseurs reprochent au brasseur batave des résultats semestriels et des prévisions décevants. Le groupe a justifié son pessimisme par la faiblesse des ventes en volumes en juillet et début août, une période de l'année où la consommation de bière est élevée. Heineken a mis en cause des conditions météorologiques défavorables en Europe et la faiblesse de la confiance des consommateurs dans certains marchés clés.
A Paris, en hausse de 1,54% à 23,47 euros, Accor signe l'une des plus fortes hausses du CAC 40 après la publication de résultats solides et de perspectives encourageantes. Le premier groupe hôtelier d'Europe a renoué avec les bénéfices au premier semestre en affichant un résultat net, part du groupe, de 41 millions d'euros, contre une perte de 15 millions un an plus tôt. Le résultat d'exploitation s'établit à 199 millions d'euros, en hausse de 44% en données comparables à la faveur de l'accélération de la reprise de l'activité et de la maîtrise des coûts.
STMicroelectronics gagne 2,11% à 4,3 euros même si l'agence de notation Fitch a abaissé sa note de crédit long terme de 'A-' à 'BBB+'. Il est vrai que le fabricant franco-italien de semi-conducteurs a vu sa capitalisation fondre d'un tiers en un mois. La perspective de la note est stable. Elle a justifié sa décision par la faiblesse prolongée et l'absence de visibilité sur les revenus et les résultats de ST-Ericsson, sa co-entreprise avec Ericsson dans les puces pour téléphones mobiles. Fitch s'inquiète que ST-Ericsson enregistre une perte opérationnelle importante en 2012, et peut être au-delà, en raison notamment des incertitudes entourant la demande de son principal client Nokia.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne est ressorti à 108,7 en août, ce qui est inférieur au consensus Reuters de 111. L'indice des conditions actuelles est, lui, ressorti à 118,1 en août, à comparer avec un consensus de 120. Celui des anticipations est de 100,1. Les économistes anticipaient en moyenne 103.
Dans la zone euro, l'indice des entrées de commandes dans l'industrie a baissé de 0,7% en juin 2011 comparé à mai 2011. Le consensus Reuters était de +0,5%. En mai, l'indice avait augmenté de 3,6%. Dans l'Union européenne, les entrées de commandes ont reculé de 0,3% en juin 2011, après une hausse de 1,2% en mai. En excluant la construction navale ainsi que l'équipement ferroviaire et aérospatial, dont les variations tendent à être plus volatiles, les entrées de commandes dans l'industrie ont diminué de 3,0% dans la zone euro et de 2,2% dans l'UE27.
Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables pour juillet seront dévoilées à 14h30.
Enfin, les chiffres de l'emploi pour juillet en France sont attendus à 18h.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4466 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.