La Bourse de New York était hésitante vendredi à la mi-journée, peinant à soutenir un rebond au lendemain de lourdes pertes alors que les inquiétudes sur la croissance persistaient et que le titre Hewlett-Packard s'effondrait: le Dow Jones perdait 0,41% mais le Nasdaq gagnait 0,19%.
Vers 15H50 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 44,88 points à 10.945,70 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 4,64 points à 2.385,07 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,18% (2,06 points) à 1.138,59 points.
Wall Street avait été sapée jeudi par un violent retour des craintes sur l'économie, entre indicateurs inquiétants aux Etats-Unis et l'impact de la crise de la dette sur le secteur financier européen. Le Dow Jones avait lâché 3,68%, le Nasdaq 5,22% et le S&P 500 4,46%.
"L'opinion du marché reste sensible à la crise financière exacerbée en zone euro et aux inquiétudes grandissantes sur une éventuelle récession des deux côtés de l'Atlantique", ont souligné les analystes de Charles Schwab.
Après les abaissements de prévisions de Morgan Stanley jeudi sur l'économie mondiale, les analystes de JPMorgan Chase enfonçaient le moral du marché en fin de semaine en révisant sèchement leurs prévisions de croissance aux Etats-Unis.
La banque ne voit pas de croissance au cours des quatre prochains trimestre qui ne soit "bien plus rapide que la croissance enregistrée pendant la première partie de l'année". "Les risques de récession sont clairement élevés", selon ces analystes.
La publication de prévisions décevantes de la part du numéro un mondial des ordinateurs Hewlett-Packard pesait aussi sur le marché, alors que le titre lâchait 20,30% à 23,52 dollars.
"L'évolution observée (jeudi) a souligné la fragilité de la confiance des investisseurs et leur vulnérabilité aux gros titres de l'actualité. Le marché poursuit son processus de recherche d'un niveau plancher, qui joue sur les nerfs des investisseurs", a observé Scott Marcouillier, de Wells Fargo Adisors.
La semaine avait pourtant commencé plus calmement, faisant espérer une certaine stabilisation après deux semaines de revirements sur le marché boursier.
Toutefois, des facteurs techniques offraient un peu de soutien, avec les expirations d'options.
"Cela pousse peut-être les opérateurs qui ont des positions à découvert à se couvrir", les forçant à acheter des actions, a avancé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets, ce qui aidait le marché à trouver pied.
L'analyste rapportait également la rumeur d'une réunion exceptionnelle de la banque centrale américaine vendredi, qui se propageait sur les marchés mais qu'il jugeait peu fiable.
"Avec la conférence annuelle de Jackson Hole la semaine prochaine, du 26 au 28 août, on peut s'attendre à ce que la spéculation autour de l'activité de la Réserve fédérale s'intensifie", a noté David Campione, de Briefing Research.
C'est lors de cette même conférence l'an dernier que le président de la banque centrale, Ben Bernanke, avait indiqué que l'institution allait adopter de nouvelles mesures de relance.
Côté entreprises, le constructeur aéronautique Boeing (-0,51% à 58,57 dollars) a reçu la certification des autorités américaines et européennes pour la version cargo de son nouveau gros porteur 747-8.
Selon le Wall Street Journal, l'établissement Bank of America (-0,43% à 6,98 dollars) va supprimer 3.500 postes au cours de ce trimestre et un vaste plan de restructuration du groupe prévoit d'éliminer des milliers d'emplois supplémentaires.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans se repliait à 2,078% contre 2,083% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,378% contre 3,442%.