La Bourse de Paris a terminé en hausse mercredi, aidée par Wall Street, après avoir fraîchement accueilli dans un premier temps les annonces de l'Allemagne et la France destinées à renforcer la gouvernance de la zone euro.
Le CAC 40 s'est adjugé 23,44 points (+0,73%) à 3.254,34 points dans un volume d'échanges peu fourni de 2,870 milliards d'euros, de nombreux intervenants étant en congés.
La tendance positive à la Bourse de New York, stimulée par des résultats d'entreprise meilleurs que prévu dans la distribution, a permis au CAC 40 de terminer dans le vert.
Mais le sommet entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ("Merkozy", selon le surnom donné au tandem dans les salles de marché) de mardi n'a, sans toutefois ébranler les investisseurs, clairement pas répondu aux attentes.
"On attendait des mesures à court terme pour calmer les esprits et nous n'avons rien eu de ce côté là", souligne Frédérik Ducrozet, économiste pour Crédit Agricole CIB.
Voulant parler d'une seule voix, l'Allemagne et la France ont annoncé une batterie de mesures: gouvernement économique de la zone euro, "règle d'or" budgétaire, taxe sur les transactions financières, convergence fiscale.
"Comme on pouvait s'y attendre, les mesures envisagées ne sont pas +révolutionnaires+", jugent les économistes du courtier Aurel BGC, relevant néanmoins qu'"elles n'en sont pas moins significatives sur plusieurs points".
Ils citent le fait que les deux dirigeants politiques ont montré leur détermination à défendre l'euro sans faire preuve de mansuétude à l'égard des pays les plus fragiles.
Les deux pays ont proposé que le futur gouvernement de la zone euro, qui se réunira deux fois par an, soit dirigé par le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy, tout en voulant rendre obligatoire la "règle d'or", soit l'équilibre budgétaire dans les 17 pays de l'union monétaire d'ici un an.
Paris et Berlin ont accentué la pression mercredi. Ils proposent de sanctionner les pays de la zone euro incapables de maîtriser leurs déficits en suspendant les versements des fonds structurels et de cohésion européens.
Reste que les attentes des marchés sur des décisions concrètes pour faire face à la crise de la dette ont été douchées.
"Nous craignons que les investisseurs ne se contentent pas à court terme de ce cadre qui doit par ailleurs être validé par tous les autres pays", préviennent les gérants de Barclays Bourse.
L'Allemagne et la France ont en effet écarté un renforcement du fonds de secours européen (FESF) et la création d'euro-obligations.
En l'absence de telles mesures, "les inquiétudes des investisseurs ne vont probablement pas se dissiper de sitôt et la pression pourrait s'accroître à l'encontre des responsables européens", indiquent les stratégistes du Crédit Agricole CIB.
Du côté des valeurs, l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext (-4,74% à 18,80 euros) a été pénalisé par le projet de taxe sur les transactions financières annoncé par Paris et Berlin.
Le gouvernement et les milieux d'affaires britanniques ont émis de fortes réserves sur cette question, réaffirmant qu'une telle taxe devait s'appliquer mondialement et nuirait aux pays qui l'imposeraient unilatéralement.
Les valeurs bancaires, en première ligne des craintes en zone euro, ont fortement baissé. Société Générale a lâché 2,51% à 24,64 euros, BNP Paribas 2,16% à 36,69 euros et Crédit Agricole 0,93% à 6,72 euros.