La Banque nationale suisse (BNS, banque centrale) étudie toutes les mesures qui sont dans le cadre de son mandat, y compris un arrimage à l'euro, pour lutter contre la hausse du franc, a indiqué jeudi le vice-président de l'institut d'émission Thomas Jordan.
"Nous vérifions (...) une série d'autres mesures de politique monétaire", a précisé M. Jordan, dans un entretien au quotidien zurichois Tages-Anzeiger, en ajoutant que la BNS pouvait "prendre toutes les mesures qui sont compatibles à long terme avec la réalisation de (son) mandat".
Interrogé sur l'eventualité d'un arrimage du franc suisse à l'euro, le vice-président a répondu que "des mesures provisoires qui influencent le cours de change sont inclues dans notre mandat, tant qu'elles sont compatibles avec la stabilité des prix à long terme".
Jean-Pierre Danthine, membre de la direction de la BNS, a averti que "certaines (mesures) pourraient avoir des effets secondaires très négatifs", ajoutant qu'il n'y avait pas de "baguette magique" pour faire relâcher la pression sur le franc.
L'arrimage à l'euro "n'est certainement pas la mesure la plus facile à mettre en oeuvre, ni sur le plan politique, ni sur le plan légal", a-t-il insisté dans une interview au journal Le Temps.
Un arrimage du franc à la devise unique européenne est réclamée par une partie de la classe politique et des acteurs économiques.
La banque centrale suisse a annoncé mercredi de nouvelles mesures pour contrer la cherté de la monnaie helvétique, qui est, selon elle, "massivement surévaluée".
Tout juste sept jours après l'annonce de premières mesures pour enrayer l'appréciation de la devise helvétique -- un resserrement de ses taux directeurs -- la BNS a décidé de "relever dans une forte mesure les liquidités sur le marché monétaire en francs".
"Dans l'immédiat, nous avons encore la possibilité de rendre la politique monétaire plus expansive, sans intervenir sur le marché des changes", a souligné M. Jordan.
La crise sur les marchés, qui ont fait plonger les Bourses mondiales en raison des craintes de contagion de la crise de la dette publique, va entraîner "un coup de frein visible" pour l'économie suisse au deuxième semestre, a estimé ce dernier, soulignant que l'affolement des marchés était comparable à ce qui avait été observé au début de la crise financière en 2008.
Les mesures de la BNS ont dans l'immédiat relâché la pression sur le franc, qui passait de 1,0256 CHF/EUR dans la nuit de mercredi à jeudi à 1,0528 CHF/EUR à 09H32 GMT.
Face au dollar, le franc perdait également du terrain à 0,7393 CHF/USD à la mi-journée.