Deutsche Bank a relevé son objectif de cours sur Pernod Ricard de 57 à 59 euros avec une recommandation inchangée à la Vente. Le groupe publiera ses résultats 2010/2011 le 1er septembre. Les prévisions de bénéfices par action pour l'année en cours ont chuté de 30% sur les trois dernières années : il s'agit du pire momentum du secteur, relève le broker.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Le groupe est passé d'un statut franco-français à celui d'un leader mondial ; c'est le co-leader mondial, avec Diageo, des vins et spiritueux ;
- La montée en gamme de son portefeuille, avec le développement de ses produits premium, lui offre un profil défensif tout en lui permettant de profiter de la croissance dans les pays émergents qui représentent désormais un tiers du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel ;
- Pernod Ricard revendique aujourd'hui la place de leader dans la catégorie des super et ultra-premium ;
- Le groupe a déployé une nouvelle organisation de son portefeuille de 15 marques phares, désormais segmenté en quatre catégories ;
- Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques avec des dépenses publi-promotionnelles qui demeurent à un niveau élevé ;
- La récente attribution d'actions gratuites est non seulement une bonne nouvelle pour les actionnaires, mais elle souligne aussi la confiance en l'avenir de l'entreprise.
Les points faibles de la valeur/=
- Pernod-Ricard réalise une part importante de son activité en Europe (41% du CA) et aux Etats-Unis (27% du CA) où la croissance s'annonce structurellement plus faible dans les années à venir ;
- Les analystes considèrent le titre correctement valorisé au regard des incertitudes qui pèsent sur la reprise ;
- La stratégie de « premiumisation » des marques ne convainc pas tous les investisseurs ;
- L'actionnariat familial limite le caractère spéculatif du dossier ;
- Malgré la politique de désendettement, la dette nette reste élevée.
Comment suivre la valeur
- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant même réalisé en décembre ;
- Le groupe est fortement dépendant du billet vert, devise dans laquelle est réalisée la majeure partie des profits. Une variation de 1% du dollar par rapport à l'euro a un impact positif de 12 millions d'euros sur le résultat opérationnel ;
- Le Japon représente moins de 2% des profits et l'impact du tremblement de terre et du tsunami restera négligeable à l'échelle du groupe ;
- La poursuite des synergies dans les prochains mois du fait de l'intégration de V&S est à suivre ;
- Suivre également le processus de cession des activités non stratégiques ;
- Les prévisions et commentaires de Diageo sont à surveiller ;
- L'exercice du groupe est décalé avec une clôture des comptes le 30 juin. L'assemblée générale a lieu généralement en novembre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'envolée du prix des matières premières est le principal défi à relever par les industriels en 2011. Nestlé estime que cette tendance entraînera des coûts supplémentaires à hauteur de 2,5 à 3 MdCHF en 2011. Plusieurs leviers d'action existent. Danone a ainsi annoncé, pour la France, une hausse du prix de ses yaourts comprise entre 2 et 2,5%. Nestlé va, lui, revoir les formulations de certains produits afin de réduire la proportion des matières premières dont le coût s'accroît. Les réductions de coûts représentent un autre levier d'action. Le groupe suisse a déjà réalisé l'an passé des gains d'efficacité opérationnelle de plus de 1,5 MdCHF. Mais les plus petites structures, qui disposent d'une marge de manoeuvre plus limitée, sont moins bien loties. Bonduelle anticipe un recul de son résultat opérationnel pour l'exercice 2010-2011, clos fin juin, même si celui-ci s'annonce moins important qu'initialement anticipé. Le renchérissement des cours des principales céréales va peser sur sa rentabilité.