Le rachat par la BCE d'obligations espagnoles et italiennes n'a permis aux marchés européens de rebondir que pendant quelques minutes. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact de l'incertitude actuelle (dégradation de la note des USA, crise de la dette souveraine en Europe...) sur la confiance des entreprises et des ménages et donc in fine sur la croissance à un moment où celle-ci donne des signes de faiblesse. Ils vendent donc en priorité les valeurs cycliques : automobile, industrie... Vers 12h20, l'indice CAC 40 perd 2,47% à 3197,70 points et le FTSE Eurotop 100, 2,08% à 1991,64 points.
Le titre Hannover Re recule de 4,80% à 30,71 euros aujourd'hui malgré la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le réassureur a dévoilé au deuxième trimestre un bénéfice net de 166,2 millions d'euros, en hausse de 4,1%. Les analystes anticipaient en moyenne une baisse du résultat de 4% seulement à 154 millions d'euros selon le consensus Reuters. L'Ebit a reculé de 20% à 200,6 millions d'euros, contre 271,9 millions sur la même période l'an dernier.
En revanche, GDF Suez (stable à 20,41 euros) échappe à la baisse. L'actualité de l'énergéticien est dominée en ce début de semaine par des rumeurs d'un accord stratégique avec le fonds souverain chinois CIC en Asie-Pacifique dans l'activité exploration-production. Par ailleurs, HSBC a relevé sa recommandation de Sous-pondérer à Surpondérer. Si GDF Suez se distingue à la hausse à Paris, plusieurs de ses concurrents européens sont dans le même cas de figure aujourd'hui. Enel gagne ainsi 3,15% et Iberdrola, 0,69%.
Pour sa part, CFAO (- 5 % à 26,60 euros) affiche l'une des plus fortes baisses de l'indice SBF120, lesté par la dégradation de la recommandation de Goldman Sachs d'Achat à Neutre. L'objectif de cours a été rehaussé de 33,7 euros à 35 euros. L'influent bureau d'études a justifié sa décision par la surperformance de l'action au cours des trois derniers mois. Le broker continue de considérer CFAO comme une opportunité d'investissement remarquable en raison de son exposition aux marchés de l'Afrique subsaharienne et d'Afrique du Nord, tout en n'appartenant pas au secteur des matières premières.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque de France anticipe une progression de 0,2% du PIB au troisième trimestre, selon une première estimation. L'institution financière a également annoncé que l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie avait reculé d'1 point à 98 en juillet par rapport à juin. Celui des services a également reculé d'un point à 98.
Ce matin, l'euro cote 1,4252 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.