La banque britannique Barclays a allongé mardi la liste des suppressions d'emplois dans le secteur bancaire européen, en prévoyant une baisse de ses effectifs globaux de 3.000 personnes en 2011 à l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels.
Pour réduire ses coûts de fonctionnement, à l'instar de ses concurrentes, Barclays s'est déjà séparée de 1.400 employés -en majorité au Royaume-Uni- depuis le début de l'année pour atteindre un effectif total de 146.100.
"Nous pouvons partir du principe que cette tendance va se poursuivre et même légèrement s'accélérer", a expliqué le directeur général Bob Diamond lors d'une conférence téléphonique, en insistant sur un "environnement économique morne" au niveau mondial.
Le bénéfice net du groupe a atteint 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros) pour les six premiers mois de cette année, en baisse de 38% par rapport à la même période de 2010.
Sa banque d'investissement, BarCap, qui fut longtemps le fer de lance du groupe, a souffert de la conjoncture économique, avec une baisse semestrielle de ses revenus de 11%.
HSBC, grande rivale de Barclays, avait annoncé lundi 30.000 suppressions d'emplois d'ici à 2013, soit près de 10% de ses effectifs mondiaux, malgré un bond de son bénéfice net semestriel de 35%. Elle a toutefois précisé ultérieurement que quelque 15.000 embauches pourraient avoir lieu dans les marchés en développement, notamment en Amérique latine et en Asie.
Barclays comme HSBC étaient en nette hausse mardi à la Bourse de Londres, dans un marché globalement en baisse.
Autre grande banque britannique, Lloyds Banking Group avait indiqué fin juin qu'elle allait supprimer 15.000 postes dans le monde (sur 106.000) d'ici à 2014.
Les banques italienne Intesa Sanpaolo, helvétiques Credit Suisse et UBS, espagnole Bankia, ainsi que l'américaine Goldman Sachs, ont elles aussi récemment annoncé des milliers de suppressions d'emplois pour préserver leurs marges.
Dans un communiqué, M. Diamond a insisté sur les "incertitudes" continuant d'entourer l'avenir de l'activité bancaire au Royaume-Uni, dans l'attente de la mise en oeuvre d'une réforme en profondeur du secteur. Celle-ci devrait obliger les banques à isoler leurs activités de détail de leurs activités d'investissement, afin d'éviter un nouveau sauvetage aux frais des contribuables en cas de crise.
Selon cette réforme, dénoncée à plusieurs reprises par M. Diamond comme trop coûteuse, les activités de détail deviendraient des filiales à part, et seraient dotées de leurs propres réserves de capitaux.
M. Diamond a mis en garde mardi contre le risque "d'imposer des coûts inutiles ou de désavantager le secteur financier britannique" par rapport à la concurrence étrangère.