La Bourse de Paris creusait ses pertes vendredi après-midi, cédant 2,04% après la publication de chiffres très décevants sur la croissance des Etats-Unis.
A 15H13 (13H13 GMT), le CAC 40 abandonnait 74,40 points à 3.638,26 points, flirtant avec ses plus bas annuels, dans un volume d'échanges de 2,105 milliards d'euros.
La première économie mondiale n'a cessé de décevoir depuis le début de l'année, son produit intérieur brut progressant à une vitesse nettement insuffisante pour faire baisser le chômage. Au deuxième trimestre, la croissance américaine n'a été que de 1,3%, très en-deçà des attentes du marché (1,8%).
Mais "ce qui inquiète surtout ce sont les révisions à la baisse des trimestres précédents", a commenté James Knightley, analyste chez ING.
La croissance au quatrième trimestre 2010 a été révisée à 2,3% contre 3,1% jusqu'à présent et au premier trimestre 2011 à 0,4% contre 1,9%.
L'année 2009 a aussi été révisée en forte baisse à -3.5% contre -2.6% précédemment.
"La récession a été plus forte et a commencé plus tôt que ce que l'on attendait", a déploré M. Knightley.
Ces mauvais chiffres devraient conduire à un statu quo de la part de la Réserve fédérale américaine qui ne devrait pas procéder à un relèvement de son taux directeur. L'institution pourrait aussi être conduite à envisager un nouveau programme d'assoupplissement monétaire (QE3), ont fait valoir plusieurs experts.
Du côté des valeurs, Michelin creusait ses pertes (-5,44% à 57,93 euros). Le géant mondial du pneumatique vient de publier un flux de trésorerie plus faible que prévu pour 2011 et les marges de certaines activités sont ressorties en-deçà des attentes.
Le secteur financier, déjà miné par les problèmes de dettes des deux côtés de l'Atlantique, accusait le coup après le PIB américain. Axa perdait 4,20% à 12,89 euros, Société Générale -3,58% à 34,31 euros, et Crédit Agricole -3,20% à 8,54 euros.
Veolia Environnement s'enfonçait (-8,53% à 15,98 euros) après avoir averti ne pas atteindre son objectif 2011 de croissance de son résultat net à cause de provisions et de dépréciations d'actifs qu'il va passer dans ses comptes semestriels pour environ 800 millions d'euros.
Saint-Gobain était l'une des rares valeurs du CAC 40 à se maintenir dans le vert (+1,26% à 40,05 euros). La société a confirmé ses objectifs de croissance opérationnelle pour 2011, après un bond de son bénéfice net au premier semestre.