L'appel à la grève de trois syndicats minoritaires de pilotes d'Air France n'a provoqué vendredi que peu de perturbations sur le trafic de la compagnie, qui faisait état à en fin d'après-midi d'une quarantaine d'annulations, soit "moins de 4% des vols prévus".
Les perturbations du trafic étaient "minimes" vendredi en fin d'après-midi, avec "une quarantaine d'annulations sur environ 950 vols programmés, soit moins de 4% des vols prévus", a dit à l'AFP une porte-parole de la direction qui a mentionné également une trentaine de retards de moins d'une heure en moyenne.
Le Spaf, l'Alter et R'Ways ont appelé à la grève à partir de vendredi jusqu'à lundi pour obtenir une réouverture des négociations sur les conditions de travail dans les futures bases en province. Ce projet d'Air France vise à mieux concurrencer les compagnies à bas coûts, en réduisant les coûts et augmentant la productivité.
Le nombre d'heures travaillées par jour sera plus élevé et les avions feront davantage de rotations quotidiennes, changement dénoncé par les pilotes qui expliquent qu'ils vont "travailler plus pour quasiment le même salaire".
"Au premier jour de grève, NOS pilotes sont très mobilisés. Des vols ont été annulés dès le matin comme ceux d'Istanbul, Alger ou Rome", a dit à l'AFP Guillaume Pollard du syndicat Alter.
La portée de la grève de pilotes s'annonçait toutefois limitée eu égard à l'audience modérée des trois syndicats. Avec 11,5% des voix aux dernières élections de mars 2011, le Spaf est le seul syndicat représentatif (au-dessus de la barre de 10%) mais il ne peut pas signer seul un accord. Quant au puissant SNPL (71,2%), il a déjà signé avec la direction.
Alter a obtenu 7,4% des voix. R'Way s'est adossé lors de ces élections à la liste UNPL/Unac/CFE-CGC, qui a fait 8%, mais seul; R'Way est très peu représentatif (près de 2%).
Un syndicaliste de l'UNPL a expliqué à l'AFP que son syndicat "n'avait pas appelé à la grève parce que cela ne servirait pas à grand chose, puisque le principal syndicat de pilote, le SNPL, a signé l'accord bases-provinces".
Pour ce week-end de chassé-croisé, Air France doit aussi faire face à une grève des mécaniciens qui débrayent depuis sept semaines pour des revendications salariales.
Il en résulte des perturbations, selon la direction d'Air France qui n'exclut pas "quelques annulations de vols".
"Après consultation, une grande majorité des mécaniciens a demandé à ce que nous durcissions le conflit ce week-end avec des débrayages plus importants", a déclaré à l'AFP Yann Pallanca, du syndicat national des mécaniciens de l'aviation civile (SNMAC).
"Pour contrer la grève, la direction a fait appel à des cadres et affrète aussi des avions, ce qui est visible par les voyageurs qui ne volent pas avec Air France et n'ont donc pas les mêmes prestations", a-t-il ajouté.
Selon lui, l'état des avions se "dégrade très fortement", parce que la direction "pare au plus pressé".
Les trois syndicats qui appellent à la grève (SNMAC-Unsa 25%, Sud Aérien 20,6% et la CGT 16%) représentent plus de 60% des 4.000 mécaniciens d'Air France.
Enfin, le SNPL, qui avait des revendications sur la caisse de retraite complémentaire du personnel navigant, a renoncé jeudi soir à son préavis de grève du 5 au 8 août, après une médiation proposée par le gouvernement.