La Bourse de Paris a affiché sa 5e séance de baisse d'affilée vendredi (-1,07%), après les chiffres décevants de la croissance américaine qui ont déprimé des investisseurs déjà fragilisés par la crise de la dette et des résultats d'entreprises mitigés.
A la clôture, le CAC 40 a abandonné 39,89 points à 3.672,77 points, dans un volume d'échanges de 4,30 milliards d'euros. L'indice est ainsi proche de son plus bas niveau de clôture de l'année (3.650 points).
Parmi les autres places européennes, la Bourse de Francfort a perdu 0,44%, celle de Londres 0,99%. Et l'Eurostoxx 50 a lâché 0,83%.
L'annonce d'une croissance américaine sur le deuxième trimestre nettement moins élevée que prévu à 1,3%, contre 1,8% attendu, ainsi que les révisions à la baisse des trimestres précédents, ont pris les opérateurs par surprise et ont fait plonger l'indice parisien.
Cette publication a eu d'autant plus d'impact qu'elle s'inscrit dans un marché fragilisé par les interrogations sur la dette et par une méfiance généralisée des investisseurs.
En un mois la cote a en effet cédé 7,77% confrontée à une série noire: problèmes de dettes, résultats d'entreprises mitigés, dégradations de la note de la Grèce, menaces sur l'Espagne, doutes sur la reprise économique, sur les mesures mises en oeuvre au sommet de Bruxelles...
"Rien n'est là pour rassurer les marchés. Il s'agit d'une crise de confiance, les investisseurs sont désemparés et ne savent plus quoi faire alors ils vendent", résume Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
La séance a débuté dans le rouge alors que Moody's a indiqué envisager désormais d'abaisser la note de la dette souveraine de l'Espagne, actuellement à "Aa2". "Il s'agit d'une très mauvaise nouvelle. On s'attendait à ce que les agences de notation continuent à mettre la pression sur la Grèce, mais on pensait que les autres pays comme le Portugal, l'Italie ou l'Espagne allaient enfin un peu respirer", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
En fin de journée, les chiffres du PIB américain ont accentué la dégradation du marché avant un léger rebond en fin de séance.
Des grands écarts de cours ont été notés sur certaines valeurs, illustrant la nervosité des opérateurs. Veolia Environnement a perdu 9,50% à 15,80 euros après avoir averti ne pas atteindre son objectif 2011 de croissance de son résultat net.
Michelin a perdu 4,18% à 58,66 euros. Le géant mondial du pneumatique vient de publier un flux de trésorerie plus faible que prévu pour 2011 et les marges de certaines activités sont ressorties en-deçà des attentes.
Le secteur financier, déjà miné par les problèmes de dettes des deux côtés de l'Atlantique, a accusé le coup après le PIB américain. Axa a perdu 2,56% à 13,11 euros, Société Générale 2,44% à 34,73 euros, et Crédit Agricole 2,36% à 8,61 euros.
Saint-Gobain a été l'une des rares valeurs du CAC 40 à s'inscrire en nette hausse (+2,15% à 40,40 euros). La société a confirmé ses objectifs de croissance opérationnelle pour 2011, après un bond de son bénéfice net au premier semestre. Vallourec après son plongeon de la veille a repris 1,61% à 71,12 euros.