Les marchés actions européens sont attendus dans le rouge pour la quatrième séance consécutive, dans le sillage du net repli enregistré mercredi à Wall Street et jeudi sur les places asiatiques (-1,45% pour le Nikkei de Tokyo). Le moral des investisseurs est mis à mal par l'enlisement politique concernant le plafond de la dette des Etats-Unis. Les résultats d'entreprises et les récents indicateurs économiques suggèrent en outre un déclin plus marqué que prévu de la croissance des pays développés. A Paris, les opérateurs réagiront à une salve impressionnante de publications de résultats.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay note la formation d'une nouvelle bougie noire avec une longue mèche basse sur le support à 3713 points. En outre, la rupture de 3780 points a compromis la dynamique haussière. Enfin, la hausse de la semaine dernière s'est arrêtée à 3838 points, soit la moitié de la grande baisse qui précédait. Pour les analystes du bureau DayByDay, l'indice est donc en tendance baissière : tout mouvement de hausse sera vraisemblablement une reprise technique, propice à des allègements de position. Les perspectives sont de revenir, au minimum, sur le support majeur à 3636 points.
Les valeurs à suivre
LAFARGE
Lafarge a réalisé au deuxième trimestre 2011 un résultat net part du groupe en baisse de 12 % à 289 millions d'euros, pénalisé par l'inflation des coûts et les effets de change. Le résultat d'exploitation courant affiche un repli de 16 % à 702 millions d'euros pour un chiffre d'affaires stable à 4,416 milliards d'euros. En conséquence de quoi, le résultat net semestriel enregistre une baisse de 34% à 260 millions d'euros. Le résultat d'exploitation courant recule de 14% à 926 millions pour un chiffre d'affaires en hausse de 3% à 7,973 milliards d'euros.
THALES
Thales s'est dit « conforté » dans sa capacité à atteindre l'objectif de 5% de marge opérationnelle fixé pour 2011, par les résultats du premier semestre et la conclusion d'accords sur les principaux contrats complexes du groupe, y compris l'A400M. Le spécialiste de l'électronique de défense maintient en outre son objectif de marge opérationnelle de 6% pour 2012. Au premier semestre, le résultat net part du groupe s'est élevé à 173 millions d'euros, en hausse de 25%, et le résultat opérationnel courant a atteint 303 millions d'euros, en augmentation de 48%.
VALEO
Valeo a enregistré au premier semestre un résultat net part du groupe en progression de 30% à 218 millions d'euros et une marge opérationnelle en augmentation de 18% à 345 millions d'euros. Elle a représenté 6,5 % du chiffre d'affaires de l'équipementier automobile contre 6,1% au premier semestre 2010. Valeo a aussi connu une croissance de 13% du chiffre d'affaires consolidé à périmètre et taux de change constants à 5,334 milliards d'euros, dont une croissance de 15% du chiffre d'affaires première monte (+17% hors Japon).
VALLOUREC
Vallourec a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 194 millions d'euros, en hausse de 4%, et un résultat brut d'exploitation de 458 millions d'euros, en augmentation de 11%. Il a représenté 18,8% du chiffre d'affaires du spécialiste des tubes en acier sans soudure contre 20,6%, un an plus tôt. Les ventes ont atteint 2,438 milliards d'euros, en hausse de 22%, pour une production expédiée de 1 062 milliers de tonnes, en progression de 28%.
Les chiffres macroéconomiques
Les investisseurs découvriront l'évolution du nombre de chômeurs en juillet en Allemagne à 9h55. Le climat des affaires et sentiment économique en juillet de la zone euro sera dévoilé à 11h.
Aux Etats-Unis, le marché attend les demandes hebdomadaires d'allocation chômage à 14h30 et les promesses de ventes de maisons pour juin à 16h.
A 8h25, l'euro cote 1,4349 dollar.
Hier à Paris
Les marchés européens ont connu leur troisième séance consécutive de baisse. Les investisseurs s'inquiètent de l'absence d'accord aux Etats-Unis pour relever le plafond légal de la dette et s'interrogent sur l'efficacité du nouveau plan de sauvetage de la Grèce. En première ligne de la crise de la dette souveraine, les banques ont encore enregistré les plus lourds dégagements. Goldman Sachs est en outre passé de Surpondérer à Neutre sur ce secteur. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,42% à 3734,07 points. Le FTSE Eurotop 100 a cédé 1,12% à 2260,68 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont signé leur troisième séance consécutive de baisse sur fond de craintes sur la reprise. Les investisseurs sont de plus en plus inquiets devant l'incapacité des politiques à parvenir à un accord sur le plafond légal de la dette publique. Par ailleurs, la chute des commandes de biens durables en juin est un nouveau signe de l'affaiblissement de la croissance. Enfin, les publications contrastées des entreprises ne permettent pas de rassurer le marché. Le Dow Jones a abandonné 1,59% à 12 302,55 points tandis que le Nasdaq Composite a cédé 2,65% à 2 764,79 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Commandes de biens durables : cette statistique mesure la valeur des commandes de biens adressés aux entreprises du secteur manufacturier dont la durée de vie est supérieure à trois ans (voitures, ordinateurs, avions...). Elle est réputée comme un bon indicateur de l'activité future dans le secteur manufacturier. Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, sont considérées comme un bon guide des investissements des entreprises. On notera cependant le caractère volatil de cette statistique.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.