La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,57%) jeudi, pour la quatrième séance consécutive, affaiblie par les mauvais résultats de plusieurs poids lourds de la cote, même si certains indicateurs publiés outre-Atlantique ont permis de limiter ses pertes.
Le CAC 40 a abandonné 21,41 points à 3.712,66 points dans un volume d'échanges de 4,202 milliards d'euros.
Les places financières européennes ont terminé en ordre dispersé. Londres a gagné 0,28%, Francfort a terminé dans le rouge (-0,86%) et l'Eurostoxx 50 à l'équilibre (+0,05%).
"Les résultats d'entreprises sont très mitigés et on constate que dès qu'une société déçoit légèrement les attentes du marché, elle est très sévèrement sanctionnée à l'image de Vallourec ou d'Alcatel-Lucent cette séance", a commenté Dov Adjedj, vendeur d'actions pour le courtier Aurel.
Le marché est resté, une fois de plus, fragilisé par la thématique de la dette aux Etats-Unis et en zone euro.
"Les investisseurs sont de plus en plus nerveux face aux incertitudes sur le relèvement du plafond de la dette américaine", a commenté Christian Parisot, analyste chez Aurel.
Les républicains de la Chambre des représentants doivent adopter ce jeudi un plan de réduction des déficits. Mais les parlementaires démocrates ne soutiennent pas ce vote, menacé en outre de veto par la Maison-Blanche et, à cinq jours de l'échéance du 2 août, la crise s'accentue.
Quatorze patrons de banques, compagnies d'assurances et autres établissements financiers de Wall Street ont écrit au président Barack Obama et aux parlementaires pour "les appeler instamment à parvenir à un accord".
La situation en zone euro reste encore très incertaine. Standard and Poor's a abaissé mercredi, après Moody's, la note de la dette de la Grèce et les risques de contagion ne sont pas écartés. Pour preuve, Rome a procédé à des adjudications de dette à trois et dix ans à des taux élevés et sans atteindre les objectifs fixés.
Seuls les indicateurs macroéconomiques américains publiés dans l'après-midi ont permis au CAC 40 de limiter ses pertes.
Mi-juillet, le nombre de nouvelles demandes d'inscriptions au chômage est passé sous la barre symbolique de 400.000 (avec 398.000 dépôts), au plus bas depuis début avril.
Les promesses de ventes de logements ont de leur côté progressé pour le deuxième mois de suite en juin, de 2,4%, alors même que les analystes anticipaient un recul.
Du côté des valeurs, Alcatel-Lucent a chuté de 15,33% à 2,86 euros, affecté par un résultat d'exploitation plus faible que prévu au deuxième trimestre.
Capgemini a cédé 9,18% à 35,20 euros, des craintes persistant sur la situation de sa trésorerie.
Vallourec a dégringolé de 16,85% à 69,99 euros après avoir publié des résultats en baisse au 2e trimestre et des perspectives jugées décevantes.
Les bancaires ont repris quelques couleurs. "Les inquiétudes ne sont pas dissipées mais certains investisseurs ont profité du recul des titres du secteur sur les dernières séances pour repartir à l'achat", a commenté M. Adjedj. Société Générale s'est adjugé 1,48% à 35,60 euros, Crédit Agricole 1,45% à 8,83 euros et Natixis 1,42% à 3,21 euros.
Renault a pris 4,51% à 37,41 euros, signant la plus forte performance du CAC 40, après avoir publié des résultats solides au premier semestre et confirmé ses objectifs annuels malgré le séisme au Japon.
Hors CAC 40, Air France-KLM a perdu 8,13% à 8,62 euros. La compagnie aérienne a publié des résultats en deçà des attentes et le marché s'inquiète de ses perspectives alors que la reprise économique patine et que les prix du pétrole montent.
Thales a pris 6,24% à 29,88 euros, les investisseurs étant rassurés par la solide publication semestrielle du groupe de défense qui lui permet de confirmer ses objectifs annuels.
Enfin, Safran s'est adjugé 6,99% à 30 euros après la révision à la hausse de ses objectifs pour 2011.