La SNCF a presque multiplié par sept son bénéfice net au premier semestre 2001 à 558 millions d'euros, contre 80 millions un an plus tôt, grâce à des mesures structurelles et à l'essor de ses activités en France comme à l'étranger.
"Ces résultats sont dans la continuité de ceux de 2010, après une année 2009 très difficile", a indiqué David Azéma, directeur financier de la SNCF, jeudi après-midi lors d'un point presse, soulignant "une bonne dynamique dans une conjoncture qui n'a pas été extraordinaire sur nos principaux marchés".
En France, le groupe a particulièrement oeuvré dans la gestion de ses "récifs", des problèmes structurels identifiés au sein de SNCF Infra (maintenance du réseau), des Trains d'équilibre du territoire (TET), du fret ou encore du modèle TGV.
Mais SNCF Voyages (principalement les lignes à grande vitesse) "est la seule dont la marge opérationnelle a baissé par rapport au premier semestre 2010. C'est le seul récif qui n'a pas été réglé", avait expliqué un peu plus tôt à l'AFP M. Azéma.
En cause, selon lui, la hausse des charges (énergie et péages) qui n'a pas été anticipée lors de l'irrigation de la France en lignes à grande vitesse et qui a freiné le dynamisme du TGV.
Reste que le groupe a dégagé un bénéfice semestriel de 558 millions situé à quelques encablures seulement de son résultat annuel 2010 qui avait atteint 697 millions.
Et il a engrangé un chiffre d'affaires de 16,29 milliards d'euros, soit une progression de 9,5% par rapport au premier semestre 2010 (14,87 milliards) dont un tiers provenant de ses acquisitions, a précisé la SNCF. A périmètre et taux de change constants, il a tout de même gonflé de 6,1%.
L'assainissement de la situation de SNCF Infra et des TET est responsable du tiers de l'amélioration du chiffre d'affaires, a relevé M. Azéma.
"Si nous constatons une certaine reprise sur le marché Voyageurs en France en juin et sur les premières semaines de juillet, notamment concernant l'activité TGV, nous ne crions pourtant pas victoire", a relevé Guillaume Pepy, patron de la SNCF, dans un communiqué.
En 2010, l'activité avait bénéficié d'un événement exceptionnel: le nuage de cendres volcaniques venu d'Islande qui a cloué au sol 100.000 vols en Europe affectant huit millions de passagers.
Au premier semestre 2011, le trafic voyageurs a progressé de 4,2% grâce à une "forte activité promotionnelle" avec +4,5% en France, marquée par un impact négatif des travaux sur le réseau en début d'année, et une "croissance modérée" de 1,8% à l'international (Eurostar, Thalys, etc.).
Sur le seul mois de juin, le trafic voyageur a progressé de 6% et juillet s'inscrit sur cette tendance et le produit moyen s'est également "amplifié", a fait savoir M. Azéma, sans s'aventurer à des prévisions sur l'ensemble de l'année.
Côté financier, la SNCF a récupéré dans ses caisses "un peu plus de 100 millions d'euros" provisionnés dans le cadre d'un litige avec le réseau de distribution d'électricité RTE. Elle a obtenu satisfaction en cassation, a expliqué M. Azéma.
Ce qui a entraîné un bond de son résultat opérationnel courant à 632 millions d'euros (216 M EUR au 1S10), qui a également profité d'une meilleure marge opérationnelle à 1,36 milliard à fin juin, soit 8,4% du chiffre d'affaires au lieu de 6,8% un an plus tôt.
Mais ce taux reste inférieur aux objectifs du groupe de dépasser le seuil de 10%. Insatisfaction également côté capacité d'auto-financement, malgré une forte amélioration à 92% des investissements, contre 69% un an plus tôt.
Le groupe ambitionne une marge opérationnelle "de 10 à 12% d'ici 2013/2014" et une capacité d'auto-financement "couvrant intégralement, voire un peu plus de nos besoins", selon M. Azéma. "Nous sommes contents d'être sur la trajectoire", a-t-il poursuivi.