Les marchés actions américains devraient entamer la séance dans la rouge pour la troisième fois consécutive. Les investisseurs sont de plus en plus inquiets devant l'incapacité des démocrates et des républicains américains à parvenir à un accord sur le plafond légal de la dette. Le vote d'une proposition républicaine ne devrait pas intervenir avant jeudi au plus tôt. Par ailleurs, la chute des commandes de biens durables en juin est un nouveau signe de l'affaiblissement de la croissance. A 15h, les futures sur S&P500 et Nasdaq 100 cèdent respectivement 7,50 et 13,30 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont signé leur deuxième séance consécutive de baisse. Les statistiques économiques du jour étaient mitigées : la confiance des ménages a surpris en progressant tandis que les ventes de logements neufs ont déçu. L'indice Dow Jones a été pénalisé par la baisse des titres des conglomérats industriels, General Electric, United Technologies et 3M. Ce dernier a dévoilé des prévisions inférieures aux attentes. Le Dow Jones a finalement terminé en recul de 0,73% à 12 501,30 points tandis que le Nasdaq Composite a abandonné 0,10% à 2 839,96 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont baissé de 2,1% en juin après +1,9% en mai. Les économistes tablaient sur une hausse de +0,3%. Hors défense et aéronautique, elles ont reculé de 0,4% (consensus : +0,8%) après +1,7% en mai. Hors défense, les commandes affichent une baisse de 1,8% (consensus : +0,3%) après +1,5% en mai. Enfin, hors transports, les commandes de biens durables augmentent en juin de 0,1% (consensus : +0,5%) après +0,7% en mai.
Wall Street prendra connaissance à 20 heures du Livre Beige de la Fed sur l'état de santé de l'économie.
Les valeurs à suivre
AMAZON.COM
Le cybermarchand Amazon.com a présenté des résultats meilleurs que prévu. Au deuxième trimestre, le bénéfice net de la firme fondée par Jeff Bezos a reculé de 8% à 191 millions de dollars, soit 41 cents par action. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne 35 cents. Le chiffre d'affaires a progressé de 51% (44% à taux de change constants) à 9,91 milliards de dollars. Wall Street visait 9,4 milliards.
BOEING
Boeing a relevé ses objectifs annuels grâce à des résultats trimestriels plus solides que prévu. Le constructeur aéronautique vise désormais un bénéfice par action compris entre 3,90 dollars et 4,10 dollars, contre entre 3,80 et 4 dollars auparavant. Le chiffre d'affaires est attendu entre 68 et 71 milliards de dollars. Au deuxième trimestre, le constructeur aéronautique a enregistré une hausse de 20% de son bénéfice net à 941 millions de dollars, soit 1,25 par action. Le consensus Thomson Reuters était de 97 cents par action.
DELTA
Delta a vu son bénéfice net chuter de 58% au deuxième trimestre, pénalisé par la hausse des prix du carburant. La compagnie aérienne américaine a réalisé un bénéfice net de 198 millions de dollars, ou 23 cents par action. Hors exceptionnels, le BPA ressort à 43 cents. Le chiffre d'affaires a progressé de 12% à 9,15 milliards de dollars. Les analystes visaient en moyenne un BPA de 46 cents et un chiffre d'affaires de 9,16 milliards.
DOW CHEMICAL
Dow Chemical a annoncé un bond de 74% de son bénéfice net au deuxième trimestre, soutenu par la dynamique des ventes observée sur l'ensemble de ses branches d'activité. Le groupe de chimie a également bénéficié de la hausse des prix de vente et d'une base de comparaison favorable. Le géant américain a réalisé un bénéfice net de 982 millions de dollars, ou 84 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 85 cents, au dessus du consensus de 81 cents. Le chiffre d'affaires a progressé de 18% à 16,05 milliards de dollars tandis que les analystes visaient 14,74 milliards.
ELECTRONIC ARTS
L'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes et relevé ses objectifs annuels de ventes. Au premier trimestre, clos fin juin, le concurrent d'Ubisoft a enregistré un bénéfice net de 221 millions de dollars, soit 66 cents par action, à comparer avec un bénéfice de 96 millions de dollars, soit 29 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, il a essuyé une perte par action de 37 cents, ce qui est inférieur au consensus Thomson Reuters de -39 cents. Le chiffre d'affaires a augmenté de 22,5% à 999 millions de dollars.
JUNIPER NETWORKS
Le spécialiste des équipements de réseaux Juniper Networks est attendu en forte baisse en raison de perspectives très décevantes. Pour le deuxième trimestre, Juniper Networks vise un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, de 26 à 30 cents, à comparer avec un consensus de 38 cents. Le chiffre d'affaires est attendu entre 1,107 et 1,12 milliard de dollars. Wall Street visait 1,22 milliard de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Commandes de biens durables : cette statistique mesure la valeur des commandes de biens adressés aux entreprises du secteur manufacturier dont la durée de vie est supérieure à trois ans (voitures, ordinateurs, avions...). Elle est réputée comme un bon indicateur de l'activité future dans le secteur manufacturier. Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, sont considérées comme un bon guide des investissements des entreprises. On notera cependant le caractère volatil de cette statistique.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.