L'euro continuait de perdre un peu de terrain vendredi face au dollar, alors que les investisseurs s'interrogeaient sur la portée et l'application de l'accord conclu jeudi entre les dirigeants de la zone euro entérinant un nouveau plan d'aide à la Grèce.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4369 dollar, contre 1,4417 dollar jeudi à 21H00 GMT. Elle a touché jeudi soir 1,4439 dollar, son plus haut niveau depuis le 6 juillet.
Face à la devise nippone, l'euro reculait à 112,63 yens contre 113,11 yens la veille.
De son côté, le dollar se repliait également face au yen à 78,40 yens contre 78,43 yens jeudi soir, après être tombé dans les échanges asiatiques à 78,22 yens, son plus bas niveau depuis la mi-mars.
La monnaie unique européenne reprenait son souffle après son envolée de la veille, alors que les investisseurs examinaient le détail de l'accord conclu entre les responsables européens lors d'un sommet de crise à Bruxelles consacré à la Grèce.
La zone euro est parvenue à mettre sur pied un deuxième plan d'aide à Athènes de près de 160 milliards d'euros, auquel s'ajoutent des conditions de prêts assouplis pour les pays en difficulté ainsi qu'une plus grande latitude d'intervention du Fonds de soutien européen (FESF).
"Le marché reflète les incertitudes persistantes sur l'application de l'accord, et se demande si le FESF aura assez de munitions pour faire face à sa myriade de responsabilités" dans les pays fragiles de la zone euro, soulignait Daragh Maher, analyste du Crédit Agricole - CIB.
"La Grèce, malgré les efforts consentis, gardera un niveau d'endettement insoutenable. Et la taille du Fonds de secours n'a pas été augmentée, alors qu'il aura besoin de bien davantage de fonds s'il veut faire face" aux défis présentés par l'Espagne et l'Italie, renchérissait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
La crainte d'une propagation de la crise à ces deux pays agite les marchés depuis plusieurs semaines.
Or, le maintien du FESF à sa taille actuelle "limitera d'autant sa capacité d'action. Après un bref répit, les difficultés des Etats périphériques de la zone euro pourraient très vite revenir hanter la monnaie unique", abondait Valentin Marinov, analyste chez CitiFX.
La question de la solvabilité à plus long terme de la Grèce était par ailleurs exacerbée vendredi par le placement de la dette du pays en défaut partiel par l'agence de notation Fitch Ratings, en raison de la contribution des créanciers privés au nouveau plan d'aide.
Sa concurrente Moody's a quant à elle indiqué qu'elle "analysait les mesures annoncées" et qu'elle les commenterait "en temps utile".
L'euro pâtissait de surcroît vendredi de la chute en juillet de l'indice IFO, principal baromètre du climat des affaires en Allemagne, ravivant les inquiétudes sur la vigueur de la reprise dans la première économie européenne.
L'attention des investisseurs se reportait également sur les Etats-Unis, où démocrates et républicains tardent à se mettre d'accord pour relever le plafond de la dette publique avant le 2 août, faute de quoi les Etats-Unis pourraient se retrouver à cette date en défaut de paiement.
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique montait face à la monnaie européenne à 1,1733 franc suisse pour un euro, et restait stable face au billet vert, à 0,8167 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique gagnait du terrain face à l'euro à 88,03 pence, comme face au billet vert à 1,6320 dollar.
L'once d'or a terminé à 1.602 dollars au fixing du soir, contre 1.601 dollars la veille.
La devise chinoise a terminé à 6,4472 yuans pour un dollar contre 6,4515 yuans jeudi.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4369 1,4417 EUR/JPY 112,63 113,11 EUR/CHF 1,1733 1,1774 EUR/GBP 0,8803 0,8839 USD/JPY 78,40 78,43 USD/CHF 0,8167 0,8164 GBP/USD 1,6320 1,6306