La Bourse de New York, rassurée sur le dossier européen, est désormais suspendue aux négociations sur le plafond de la dette des Etats-Unis, qui s'ajoutent à un agenda économique chargé la semaine prochaine, avec résultats d'entreprises et chiffres de la croissance.
"Il y a un élan très fort. Il n'y a techniquement pas grand chose pour limiter un rebond", observe Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis. "Le vrai risque non économique, c'est vraiment le risque politique".
Sur la semaine écoulée, l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones, a gagné 1,61% terminant vendredi à 12.681,16 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a progressé de 2,47% à 2.858,83 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 2,19% à 1.345,02 points.
Les échanges ont été dominés par les questions de dette, avec comme point d'orgue l'accord jeudi entre dirigeants européens sur une nouvelle aide massive à la Grèce (près de 160 milliards d'euros) et un renforcement de l'arsenal de la zone euro pour contenir la crise.
Les investisseurs se sont aussi accrochés aux avancées apparentes dans les négociations entre les élus du Congrès américains pour relever le plafond de la dette. Mais faute de compromis concret, la semaine prochaine s'annonce particulièrement sensible, les Etats-Unis risquant le défaut de paiement dès le 2 août.
"L'accord en Europe a beaucoup aidé. Si le marché obtient un accord aux Etats-Unis, avec des économies budgétaires écrites noir sur blanc, je pense que le marché pourra se concentrer sur les aspects positifs des résultats d'entreprises", estime Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Le potentiel de hausse est réel, parce que les résultats augmentent de manière substantielle. L'économie ne se porte pas très bien mais les sociétés vont très bien", ajoute l'analyste.
La grande majorité des grandes entreprises américaines ont enregistré des bénéfices plus élevés que prévu au deuxième trimestre, notamment dans le secteur technologique.
Les publications financières seront encore très nombreuses la semaine prochaine, avec parmi les valeurs du Dow Jones le distributeur Wal-Mart, le groupe aéronautique Boeing, le groupe de grande consommation 3M, le chimiste DuPont, ou encore les pétrolier ExxonMobil et Chevron.
"C'est une semaine marquée par une solution assez intelligente et complète à la crise européenne qui soulage les marchés, avec de l'autre côté une actualité microéconomique pas mauvaise, qui a permis de donner du soutien aux indices boursiers", résume Evariste Lefeuvre.
"Pour que cela dure, il faut que le statistiques économiques soient bonnes", prévient-il.
La semaine à venir sera sur ce front aussi très délicate, avec la publication vendredi matin d'une première estimation de la croissance des Etats-Unis pour le deuxième trimestre, que les analystes du cabinet IHS Global Insight prévoient "très décevante".
D'autres statistiques vont rythmer la semaine: mardi indice de confiance du consommateur et ventes de logements neufs, mercredi commandes de biens durables, et rapport de conjoncture de la banque centrale (Livre Beige), jeudi promesses de ventes de logements, et vendredi activité industrielle dans la région de Chicago.