La croissance de l'activité en France a ralenti en juillet pour le 3e mois consécutif, à 52,8 points contre 54,9 points en juin, ce qui correspond à un plus bas depuis août 2009, selon l'indice PMI publié jeudi par le cabinet Markit.
"La crise financière de 2008/2009 mise à part, les dernières données de l'enquête suggèrent (...) la plus faible expansion de l'activité globale depuis la troisième guerre du Golfe en 2003", souligne Jack Kennedy, économiste chez Markit, cité dans le communiqué.
Le ralentissement s'observe dans les services et dans l'industrie manufacturière.
Dans le secteur des services, l'expansion de l'activité a ralenti et affiché un plus bas de 16 mois en juillet. "Les fabricants, quant à eux, signalent une baisse de leur production pour la première fois depuis plus de 2 ans, le taux de contraction n'étant toutefois que modéré", détaille le cabinet.
"S'il se maintenait à un niveau similaire tout au long du troisième trimestre, l'indice composite PMI se révèlerait conforme à un taux de croissance trimestriel du PIB proche de la stagnation", anticipe M. Kennedy.
"Le repli brutal de l'indice observé depuis le pic d'avril marque un brusque retournement de tendance par rapport au très bon départ pris par le secteur privé français en début d'année", ajoute-t-il.
Selon Markit, le ralentissement de la croissance est le résultat d'un affaiblissement des nouvelles affaires reçues par les entreprises privées françaises: le taux d'expansion du nombre de nouveaux contrats a touché un plus bas de 23 mois, à un niveau inférieur à sa moyenne historique.
Pour les entreprises interrogées, cette tendance provient d'une "demande moins soutenue" sur les marchés et d'un "faible" niveau d'activité chez leurs clients.
Dans le domaine de l'emploi, la croissance s'est accélérée légèrement en juillet. Si la créations d'emploi a ralenti chez les fabricants, elle a, en revanche, accéléré dans les services pour répondre à l'expansion des affaires en cours.
En outre, l'optimiste des prestataires de services français s'est redressé, après un plus bas de 23 mois en juin, mais il reste inférieur à sa moyenne historique.
"Certains répondants fondent leur optimisme sur des perspectives d'amélioration de la conjoncture au cours des douze prochains mois", explique le cabinet Markit.
L'indice PMI, établi à partir d'une enquête menée auprès de 750 entreprises opérant en France, est un indicateur avancé de la conjoncture, considéré comme fiable par les analystes. Le chiffre provisoire publié jeudi s'appuie sur un pourcentage de réponses obtenues d'environ 85%.