En hausse à l'ouverture, les marchés européens ont vite basculé dans le rouge. Ils creusent désormais leurs pertes, pénalisés par des informations négatives. Sur le front économique, l'activité de la zone euro a nettement ralenti en juillet, selon les indices PMI. D'autre part, les investisseurs spéculent sur les termes du nouveau plan d'aide de l'Union européenne alors que le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, n'a pas exclu un possible défaut de paiement de la Grèce. A 12h25, le CAC 40 cède 0,9% à 3720,65 pts, l'Eurotop 100 : 0,56% à 2250,01 pts.
Ericsson décroche de 9,09% à 83,55 couronnes suédoises à la Bourse de Stockholm après la publication d'un bénéfice nettement inférieur aux attentes pour le deuxième trimestre. L'équipementier télécoms suédois a précisé que l'activité aux Etats-Unis était restée élevée dans les équipements, mais avait ralenti par rapport au premier trimestre. Il entraîne avec lui son concurrent français, Alcatel-Lucent, plus forte baisse de l'indice CAC 40 avec un repli de 5,52% à 3,34 euros. Ce dernier est fortement dépendant des Etats-Unis pour ses résultats.
Publicis Groupe (- 3,01% à 36,705 euros) affiche l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40. Le groupe de communication est sanctionné après avoir dévoilé une marge opérationnelle décevante au premier semestre en raison de l'augmentation du nombre de recrutements et des salaires. Ces derniers avaient été gelés pendant deux ans. La marge opérationnelle a reculé d'un point à 13,5% alors que les analystes anticipaient une légère hausse. Le résultat net, part du groupe, est de 231 millions d'euros, en hausse de 8,5%.
Plastic Omnium bondit de 6,42% à 25,04 euros après avoir atteint un plus haut historique de 25,14 euros en début de séance. Le titre, qui affiche un gain de 40% depuis le début de l'année, est soutenu par des résultats semestriels en forte hausse et supérieurs aux attentes. Fort de cette performance, l'équipementier automobile prévoit des résultats annuels "en forte progression". Alors que la production automobile marque le pas dans les pays développés, Plastic Omnium bénéficie de sa présence industrielle dans des zones à forte croissance.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice composite "flash" de la zone euro, qui regroupe industrie et services, est ressorti à 50,8 en juillet. Les économistes misaient sur 52,6 après 53,3 en juin. Dans les services, l'indice s'établit à 51,4 contre un consensus de 53 et 53,7 en juin. Dans l'industrie, il ressort à 50,4 après 52 en juin. Le marché attendait 51,5.
La BCE a annoncé que le déficit de la balance des comptes courants en zone euro s'était replié à 5,2 milliards d'euros en mai, contre 5,4 milliards d'euros en avril. En cumulé sur douze mois, le déficit de la zone euro s'établit à 55,3 milliards d'euros, soit environ 0,6% de son Produit intérieur brut (PIB).
Aux Etats-Unis, le marché sera sensible aux inscriptions hebdomadaires au chômage à 14h30, à l'indice des indicateurs avancés pour juin à 16h et à l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour juillet également à 16h.
A 12h20, l'euro cote 1,4166 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.