La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, la banque centrale américaine tempérant les espoirs de nouvelles mesures de soutien à l'économie, sur un marché de plus en plus préoccupé par les problèmes de dettes publiques: le Dow Jones a perdu 0,44% et le Nasdaq 1,22%.
Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a cédé 54,49 points à 12.437,12 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 34,25 points à 2.762,71 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 0,67% (8,85 points) à 1.308,87 points.
Mercredi, Wall Street avait de justesse réussi à rebondir, après trois séances de repli: le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke avait déclaré que de nouvelles mesures de soutien à l'économie étaient envisageables si des signes de déflation réapparaissaient.
Mais le grand argentier, qui continuait jeudi de s'exprimer devant des parlementaires américains, "a dit clairement que la Fed ne voyait pas le besoin d'assouplir sa politique pour l'instant", a constaté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Les indices boursiers new-yorkais, en légère hausse en matinée, ont effacé leurs gains après ces déclarations.
Dans le même temps, l'avertissement de l'agence Moody's, qui a placé mercredi sous surveillance la note des Etats-Unis faute d'accord sur un relèvement de la dette "est revenu peser sur le marché dans l'après-midi", a expliqué M. Pado.
"Cette distraction intervient au mauvais moment pour le marché, parce qu'on est en pleine saison des résultats. On devrait avoir d'autres problèmes", a-t-il regretté.
En début de séance, la tendance avait été soutenue par les résultats, en progression et meilleurs que prévu, de la banque JPMorgan Chase (+1,84% à 40,35 dollars) pour le deuxième trimestre.
Les investisseurs avaient aussi été encouragés par les indicateurs économiques publiés aux Etats-Unis. En juin, les ventes de détails y ont enregistré un rebond faible (+0,1%), mais inattendu, et les prix à la production ont baissé (-0,4%) pour la première fois depuis un an. Les inscriptions au chômage ont par ailleurs diminué plus que prévu la semaine dernière.
"Les fondamentaux sont assez bons", a estimé Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates.
Mais "les inquiétudes concernant les dettes des pays européens et la possibilité d'un abaissement (de la note des Etats-Unis) par Moody's freinent la hausse. Le marché manque de confiance", a-t-il ajouté.
En zone euro, l'Italie a levé près de 5 milliards d'euros d'obligations, mais à taux d'intérêt record, signe de sa difficulté grandissante à se financer sur les marchés.
Le groupe de médias News Corp, empêtré dans le scandale des écoutes en Grande-Bretagne, a été de nouveau sanctionné (-3,11% à 15,44 dollars). La police fédérale américaine a lancé une enquête sur des écoutes téléphoniques présumées aux Etats-Unis menées par le groupe du magnat Rupert Murdoch.
Le groupe pétrolier ConocoPhillips a pris 1,63% à 75,61 dollars. Il va se séparer de ses activités de raffinerie pour se concentrer sur le secteur de l'exploration et production.
L'exploitant d'oléoducs Southern Union est monté de 4,37% à 43,42 dollars. Le groupe Williams (+1,08% à 29,10 dollars) a surenchéri sur la société, proposant un prix supérieur à celui proposé par Energy Transfer (-1,56% à 44,08 dollars), déjà accepté par sa cible.
Dans les services informatiques, Accenture a gagné 0,26% à 60,83 dollars. Il va racheter la société Duck Creek Technologies, spécialisée dans les logiciels pour l'assurance multirisques, pour un prix non précisé.
NYSE Euronext a fini quasi stable (-0,12% à 33,81 dollars). Les actionnaires de Deutsche Börse ont apporté plus de 80% de leurs actions pour la fusion avec le groupe boursier, dont le succès dépend maintenant des autorités de la concurrence.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,944% contre 2,891% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,242% contre 4,179% la veille.