Les marchés américains s'apprêtent à ouvrir en légère hausse malgré l'avertissement lancé par Moody's: la première économie mondiale pourrait perdre sa note de crédit maximale (Aaa) si un accord n'était pas trouvé pour relever le plafond légal de sa dette. Les futures ont bénéficié de nouvelles positives tant au niveau des sociétés (résultats meilleurs que prévu de JPMorgan) que de l'économie (inscriptions au chômage et ventes au détail). Quelques minutes avant l'ouverture, les futures sur le S&P 500 gagnent 0,39% à 1317,30 points et ceux sur le Nasdaq 100, 0,59% à 2358,25 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont mis un terme à trois séances consécutives de baisse. Les indices ont été soutenus par les commentaires du président de la Fed, Ben Bernanke, qui a indiqué être prêt à apporter un soutien supplémentaire à la croissance si nécessaire. L'annonce d'une croissance plus forte que prévu en Chine a également contribué au rebond. Celui-ci s'est toutefois tassé en fin de séance. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,36% à 12 491,61 points tandis que le Nasdaq Composite a gagné 0,54% à 2796,92 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions au chômage ont reculé à 405 000 pendant la semaine du 9 juillet contre 427 000 (révisé de 418 000) la semaine précédente. Le consensus Thomson Reuters était de 415 000.
Les prix à la production ont reculé de 0,4% en juin aux Etats-Unis contre -0,2% attendu par le consensus Thomson Reuters. En mai, ils avaient augmenté de 0,2%. Hors alimentation et énergie, ils ont augmenté de 0,3%.
Les ventes au détail ont augmenté de 0,1% en juin, à comparer avec un consensus Thomson Reuters de -0,1%. Le chiffre de mai a été révisé à la hausse de -0,2% à -0,1%. Hors automobiles, les ventes sont restées stables.
Les stocks des entreprises pour mai seront connus à 16 heures.
Les valeurs à suivre
CONOCOPHILLIPS
Le groupe pétrolier ConocoPhillips a annoncé sa scission en deux sociétés cotées indépendantes, comprenant d'une part son activité de raffinage et de distribution et de l'autre, l'exploration-production. Cette scission devrait être finalisée au premier semestre 2012 et ne nécessite pas l'accord des actionnaires. « Nous avons conclu que deux sociétés indépendantes centrées sur leurs secteurs respectifs seraient en meilleure position pour poursuivre leurs stratégies individualisées », a déclaré le P-DG, Jim Mulva.
Le poids lourd de l'Internet Google publiera ses résultats du deuxième trimestre après la clôture. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipent en moyenne un bénéfice par action de 7,86 dollars pour des ventes de 6,55 milliards de dollars. Le groupe avait publié des résultats décevants au premier trimestre en raison de la forte hausse de ses coûts.
JPMORGAN
JPMorgan, première banque américaine à publier ses résultats du deuxième trimestre, a dévoilé une performance supérieure aux attentes. Sur cette période, elle a dégagé un bénéfice net de 5,43 milliards de dollars, en hausse de 13%. Ce qui représente 1,27 dollar par action, devançant ainsi le consensus Thomson Reuters de 6 cents. Son produit net bancaire a progressé de 7% à 27,4 milliards de dollars. Le directeur général, Jamie Dimon, a souligné les bons résultats de la banque d'investissement, mais également les lourdes pertes liées aux crédits immobiliers.
MARRIOTT
Le groupe hôtelier Marriott International a dévoilé perspectives décevantes. Au deuxième trimestre, son bénéfice net a progressé de 13% à 135 millions de dollars, soit 37 cents par action. Le bénéfice par action est en ligne avec le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a de son côté progressé de 7% à 2,97 milliards de dollars là où les analystes attendaient 3,02 milliards. Le RevPAR (revenu par chambre disponible) a progressé de 11,9% à l'international et de 6,6% en Amérique du Nord, a précisé le groupe.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.