Les marchés européens continuent de s'enfoncer dans le rouge sur fond de crainte de contagion de la crise de la dette souveraine à l'Italie, troisième économie de la zone euro. Par ailleurs, un défaut de la Grèce n'est plus un tabou. La baisse est générale, mais on notera que les valeurs bancaires ne sont plus les plus mal loties. Natixis échappe ainsi à la baisse. La diffusion de l'indice CAC 40 a été suspendue depuis environ 10 heures en raison d'un problème technique. L'indice FTSE Eurotop 100 perd 1,43% à 2246,13 points.
A Londres, le titre Thomas Cook abandonne 27,30% aujourd'hui à 89,20 pence après un profit-warning. Le deuxième voyagiste européen derrière TUI Travel a averti le marché que ses résultats seraient moins bons que prévu en raison de difficultés liées aux troubles politiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le groupe a également cité la situation de marché difficile au Royaume-Uni. Le broker attend une baisse des bénéfices au troisième trimestre qui devrait avoir des conséquences négatives sur les résultats de l'exercice dans son ensemble.
En France, Alcatel-Lucent (- 2,99 % à 3,865 euros) affiche l'une des plus fortes baisses du CAC 40 au sein duquel les valeurs technologiques sont particulièrement attaquées ce matin. Dans un climat boursier délétère, Deutsche Bank a abaissé aujourd'hui sa recommandation d'Acheter à Conserver et son objectif de cours de 4,50 euros à 4 euros sur l'équipementier télécoms. Après sa surperformance significative (+83% dans l'absolu et +83% par rapport au secteur technologique), le bureau d'études estime que l'action prend désormais en compte largement une marge opérationnelle attendue d'au moins 6% en 2012.
PSA Peugeot Citroên (-1,68% à 29,575 euros) a annoncé des ventes de véhicules et éléments détachés à 1 860 000 unités, en hausse de +0,2% au premier semestre. Les ventes de véhicules montés s'établissent à 1 652 000 unités (+2,1%). Quant à celles d'éléments détachés, elles s'élèvent à 208 000 unités (-12,7%), après une année de haut niveau historique en 2010 avec 238 000 unités. Sur cette période, le marché mondial a progressé de 6%, tiré par la Chine, l'Amérique latine et la Russie. PSA Peugeot Citroên a indiqué avoir enregistré un recul de sa part de marché en en Europe à 13,9%.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit des transactions courantes a atteint 5,5 milliards d'euros en France en mai après 5 milliards en avril, a annoncé la Banque de France. Dans le compte financier, les sorties nettes d'investissements directs s'établissent à 2,8 milliards. Les entrées de capitaux relatives aux investissements de portefeuille atteignent 12,5 milliards tandis que des entrées de 24,3 milliards sont observées sur les prêts et emprunts.
L'indice des prix à la consommation en France est en hausse de 0,1% en juin, comme en mai. Sur un an, il s'accroît de 2,1 % (+2,0 % en mai). L'indice des prix IPCH, qui permet la comparaison avec les autres pays de la zone euro, a progressé de 0,1% en juin et de 2,3% sur un an. Le consensus était de 0,1% pour juin et de 2,2% sur un an.
Aux Etats-Unis, les chiffres de la balance commerciale pour mai seront connus à 14h30 et le compte-rendu du conseil de politique monétaire de la Fed des 21 et 21 juin à 20 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3951 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un ENVIRONNEMENT économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.