La Bourse de Paris a terminé lundi en forte baisse (-2,71%), les craintes d'une contagion de la crise de la dette à l'Italie ou à l'Espagne ayant très lourdement affecté le secteur financier.
Le CAC 40 a cédé plus de 3% dans l'après-midi, affichant sa plus forte baisse en séance depuis plus d'un an, avant de réduire très légèrement ses pertes pour clôturer à 3.807,51 points dans un volume d'échanges étoffé de 4,702 milliards d'euros.
Même pessimisme sur les autres places européennes. Francfort a perdu 2,33%, Londres 1,03%, Milan 3,96% et Madrid 2,69%. L'eurostoxx 50 a pour sa part abandonné 2,90%.
"Un véritable vent de panique a soufflé sur le secteur financier provoqué par l'envolée des taux italiens et espagnols sur le marché obligataire qui laisse entrevoir une contagion de la crise à d'autres pays européens", a expliqué Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert gestion privée.
Rome voit depuis vendredi les taux auxquels elle se finance sur le marché de la dette atteindre des niveaux records depuis la création de la zone euro. Ils ont dépassé ce lundi (BIEN LUNDI) à 10 ans les 5,5%. Les taux espagnols à même échéance ont franchi les 6%, un record depuis 1997.
Les difficultés qui persistent pour régler le dossier grec ont été une autre source importante de tension.
Les modalités d'une participation du secteur privé à un second plan d'aide à Athènes continuent en effet de diviser les responsables européens, qui ont engagé une série de réunions cruciales à Bruxelles.
"Un sentiment d?urgence s?installe, et les délais pour trouver le moyen et les modalités de la participation des créanciers privés dans le cadre du refinancement de la Grèce pénalisent de manière croissante" l?ensemble des marchés, a souligné François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.
Aucun indicateur macroéconomique n'est venu détourner l'attention des investisseurs.
Toutes les valeurs composant le CAC 40 ont terminé dans le rouge.
Le secteur financier a vécu une séance noire à la Bourse de Paris comme sur l'ensemble des places financières européennes. Crédit Agricole a chuté de 7,66% à 8,75 euros, sa plus faible valorisation depuis un an. BNP Paribas a dégringolé de 6,75% à 46,45 euros et Société générale de 5,70% à 36,33 euros. Hors CAC 40, Dexia a cédé 8,04% à 1,84 euros.
Total, première capitalisation du CAC 40, a cédé 1,60% à 39,33 euros, affecté par le recul des cours du pétrole,
Les valeurs automobiles ont souffert, à l'image de Peugeot (-3,77% à 30,08 euros) et Renault (-3,53% à 37,81 euros). Le secteur pâtit des mauvaises performances enregistrées au premier semestre par Renault en Europe, où ses ventes ont reculé de 7,4%.
Sanofi a cédé 1,71% à 54,57 euros après l'annonce de la cession de son activité en dermatologie Dermik au canadien Valeant pour un montant de 425 millions de dollars américains.
EADS a résisté (-0,35% à 23,04 euros), bénéficiant du recul de l'euro autour des 1,40 dollar.
Hors CAC 40, Median Technologies a pris 15,05% à 14,45 euros, après que le japonais Canon eut acquis 15% de son capital.