L'action BSkyB prolonge son mouvement de baisse et affiche le plus fort repli de l'indice ftse 100 avec un recul de 6,87% à 698,44 pence. Le titre du bouquet de chaînes satellites continue de subir les retombées du scandale des écoutes téléphoniques au Royaume-Uni, qui secoue l'empire médiatique de Rupert Murdoch. Le gouvernement a annoncé qu'il allait demander aux autorités de régulation (Ofcom et Oft) si les derniers événements de la semaine passée changeaient leur avis sur l'offre de rachat de BSkyB par News Corp, groupe appartenant à Rupert Murdoch.
News Corp souhaite acquérir les 61% du capital de BSkyB qu'il ne détient pas encore. Il propose 700 pence par action, soit 7,8 milliards de livres (8,8 milliards d'euros).
Vendredi, l'Ofcom (l'organe de régulation des télécommunications, de la TV et de la radio) a indiqué qu'il allait lancer une enquête afin de savoir si News Corp était « fit and proper » (évaluation basée sur les critères d'honorabilité et de qualification) pour détenir une licence de diffusion. Nomura indique que si ce n'était plus le cas, News Corp devrait abandonner son projet.
Le bureau d'études explique que l'Ofcom dispose d'une importante latitude dans l'interprétation de ces critères. Selon lui, l'Ofcom va attendre les résultats de l'enquête de police sur les écoutes téléphoniques et les paiements à la police avant de se prononcer.
Citigroup souligne pour sa part que la résolution de News Corp de s'emparer de 100% de BSkyB n'a pas été affaiblie par cette affaire. Il estime qu'il s'agit de savoir « quand » cette transaction aura lieu et non de savoir « si » elle interviendra.
L'action BSkyB a perdu près de 18% au cours des cinq derniers jours.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.