L'euro accentuait sa baisse face au dollar lundi, chutant à des niveaux plus vus depuis un mois et demi, plombé par un regain d'inquiétude sur les risques d'une contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro, avant une réunion de l'Eurogroupe sur la Grèce.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4058 dollar contre 1,4258 dollar vendredi soir vers 21H00 GMT.
L'euro reculait également face à la devise nippone, à 113,02 yens contre 114,90 yens vendredi.
Le dollar reperdait du terrain face au yen à 80,39 yens contre 80,55 yens vendredi soir.
"L'euro est sous pression lundi alors que les investisseurs regardent le marché obligataire italien plier sous la pression de risques d'une contagion" de la crise de la dette, commentait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
En effet, les taux de rendement des obligations italiennes à 10 ans grimpaient lundi à des niveaux jamais atteints depuis la création de la zone euro.
Dans ce contexte de tensions sur le marché obligataire et de chute du cours des actions des banques italiennes, "il semble que l'Italie se soit invitée à la table des discussions (lundi), au côté des débats sur un deuxième plan d'aide pour la Grèce", notait Mme Foley.
Les présidents de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, de la Commission européenne José Manuel Barroso, et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn devaient se réunir lundi à Bruxelles à la demande du président du Conseil européen Herman Van Rompuy, afin de coordonner leurs positions.
Cette rencontre sera suivie d'une réunion de l'Eurogroupe, qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro, sur la participation des créanciers privés de la Grèce - banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement - à un deuxième plan d'aide au pays d'un peu plus de 100 milliards d'euros de prêts.
Cette réunion sera d'autant plus suivie que "le fait que la crise se propage met en lumière l'incapacité actuelle des dirigeants à y mettre un terme", une situation qui pèse sur la confiance des cambistes en la monnaie unique, expliquait Mme Foley.
De plus, cette confiance, "déjà mise à mal par les mauvais chiffres de l'emploi américain pour juin diffusés vendredi, était chahutée par un bond de l'inflation en Chine, ce qui alimente les craintes de voir Pékin mettre les bouchées doubles pour tenter de refroidir une croissance au bord de la surchauffe, et d'aggraver le ralentissement de la reprise économique mondiale", relevait Ilya Spivak, analyste chez FXCM.
Sur le plan des indicateurs, les cambistes scruteront avec prudence les chiffres des ventes de détails aux Etats-Unis jeudi et de l'inflation américaine vendredi, en quête de nouvelles rassurantes sur la reprise de la première économie mondiale qui montre ces dernières semaines les signes d'un net ralentissement.
Vers 13H00 GMT, la devise helvétique, valeur refuge, progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,1739 franc suisse pour un euro, après être montée à 1,1694 franc, un record inédit. La devise grimpait face au billet vert à 0,8350 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique montait face à l'euro à 88,07 pence, mais reculait face au billet vert à 1,5962 dollar pour une livre.
L'once d'or a terminé à 1.543,50 dollars au fixing du matin contre 1.541,50 dollars vendredi soir, avant de grimper à 1.577,57 dollars, un sommet depuis près de trois semaines.
Le yuan chinois a fini à 6,4671 yuans pour un dollar contre 6,4648 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4058 1,4258 EUR/JPY 113,02 114,90 EUR/CHF 1,1739 1,1932 EUR/GBP 0,8807 0,8885 USD/JPY 80,39 80,55 USD/CHF 0,8350 0,8368 GBP/USD 1,5962 1,6048