La présidence polonaise de l'Union européenne a exhorté lundi les pays de la zone euro à boucler "le plus vite possible" un deuxième plan d'aide à la Grèce, qui peine à voir le jour, tout en rejetant l'idée d'une contagion de la crise de la dette à l'Italie.
"Nous avons clairement besoin de progresser le plus vite possible pour faire en sorte que ce programme soit mis sur pied dès que possible", a déclaré à la presse le ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski, avant un entretien à Bruxelles avec le président de l'UE, Herman Van Rompuy.
"Il n'est pas bon qu'il ne soit pas finalisé", a-t-il ajouté, tout en se disant confiant qu'il pourra l'être "à temps".
Ce deuxième plan de soutien financier à la Grèce, un an après le premier de 110 milliards d'euros, peine à voir le jour en raison de difficultés pour y faire contribuer les créanciers privés du pays (banques, compagnies d'assurance et fonds de pension).
Les Européens restent divisés sur le sujet et sur l'ampleur à donner à cette participation. L'option d'une solution assez radicale, qui verrait la Grèce être déclarée en défaut de paiement partiel, ou "sélectif" dans le jargon financier, gagne du terrain, selon des diplomates.
Cela marquerait un changement notable de la position de la zone euro qui jusqu'ici a exclu tout défaut de la Grèce. La Banque centrale européenne à ce jour y est aussi opposée.
Une réunion des principaux responsables économiques européens est prévue lundi en milieu de journée pour tenter d'avancer sur ce point en particulier, avec, autour de M. Van Rompuy, les présidents de la BCE, Jean-Claude Trichet, de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Cette rencontre convoquée de manière impromptue ce week-end interviendra aussi alors que les craintes d'une contagion de la crise de la dette à l'Italie augmentent, suite à l'envolée des taux obligataires du pays à un niveau record vendredi sur les marchés.
Le ministre polonais des Finances a toutefois rejeté cette crainte. "Je ne suis pas du tout préoccupé par une contagion à l'Italie, qui est dans une situation budgétaire sous très bon contrôle", a-t-il commenté.