
Des mauvais chiffres sur l'emploi américain laissant supposer un ralentissement de l'économie américaine ont précipité dans le rouge la Bourse de Paris qui a terminé en recul vendredi de 1,67%.
A la clôture, l'indice vedette a abandonné 66,41 points à 3.913,55 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,33 milliards d'euros.
Vent mauvais également sur les autres places européennes: A Francfort le Dax a perdu 0,92% et le Footsie à Londres a cédé 1,06%. Parallèlement, l'Eurostoxx 50 a abandonné 1,87%.
Après un début de séance hésitant, caractérisé par la prudence, l'indice parisien a chuté à l'annonce des statistiques mensuelles sur l'emploi et le chômage américains, qui se sont révélés une mauvaise surprise pour les investisseurs et ont relancé les interrogations sur la vigueur de l'économie outre-Atlantique.
L'économie américaine n'a créé que 18.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en juin, soit nettement moins que les prévisions des analystes qui tablaient sur 80.000 embauches nettes. Autre mauvaise nouvelle, le taux de chômage a progressé contre toute attente à 9,2%.
"Le marché parisien a très mal réagi alors que Wall Street recule modestement ce qui accentue la déconnexion entre les marchés financiers des deux côtés de l'Atlantique et met en valeur les différences de perceptions des investisseurs", fait remarquer Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management.
Les Etats-Unis traversent une phase difficile, mais leur indice boursier reste en hausse de 8% depuis le début de l'année, fait-il remarquer, soulignant que les Américains semblent décidément faire preuve de davantage "de sang-froid que les Européens".
A titre de comparaison, le CAC 40 progresse d'à peine 3% depuis le début de l'année, a-t-il ajouté.
Comme d'habitude les valeurs bancaires, les plus volatiles de la cote et les plus sensibles à la spéculation, ont nettement fléchi: Le Crédit Agricole a abandonné 4,04% à 9,47 euros, la Société Générale 3,90% à 38,52 euros et BNP Paribas 3,86% à 49,82 euros.
Air France-KLM (-3,18% à 10,19 euros) figurait parmi les plus fortes baisses de la cote, affecté par des chiffres de trafic décevants en juin et une nouvelle envolée du pétrole.
Casino (-3% à 64,63 euros) pâtissait d'un abaissement de recommandation sur son titre d'"acheter" à "conserver" par UniCredit.
STMIcroelectronics (-3,68% à 6,88 euros) a été affecté par une note de Morgan Stanley dans le secteur des semi-conducteurs, indique-t-on de sources de marché.
Les valeurs défensives (peu sensibles à la conjoncture) ont bien joué leur rôle et résisté à l'image d'Accor (+0,56% à 31,44 euros), Essilor (+0,34% à 56,60 euros) ou encore Sanofi (+0,40% à 55,52 euros).
Peu d'autres valeurs ont réussi à se hisser au-dessus de l'équilibre: PPR se distinguait, prenant 0,64% à 126,55 euros profitant d'informations sur une éventuelle vente de sa filiale de vente par correspondance Redcats.
Hermès caracolait en tête des hausses du sbf 120 (2,36% à 217 euros) sur fond de spéculation sur une prise de controle de la part de LVMH, se rapprochant ainsi de ses plus hauts.
Enfin les introductions à la Bourse de Paris se sont révélées vendredi une nouvelle fois décevante: Phenix Systems n'a récupéré que 3,52 millions d'euros lors de son introduction en Bourse, loin des 9 millions d'euros espérés, tout comme la société d'affichage publicitaire sur internet Tuto4PC.com Group, qui a du se contenter de lever 3,5 millions d'euros contre 6 millions d'euros prévu.