L'euro progressait légèrement face au dollar jeudi après la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui a relevé comme prévu ses taux et suggéré qu'elle pourrait procéder à de nouveaux tours de vis monétaires malgré la crise de la dette qui agite la région.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4356 dollar contre 1,4314 dollar mercredi à la même heure.
L'euro progressait aussi face à la devise nippone à 116,63 yens contre 115,84 yens la veille.
Le dollar gagnait du terrain face au yen à 81,20 yens contre 80,88 yens mercredi soir.
"Le ton (de la BCE) est resté assez positif en terme d'évolution des taux, probablement pour justifier cette deuxième hausse de taux", a consté Cédric Thellier, de Natixis.
Après avoir procédé en avril à son premier resserrement monétaire en trois ans, l'institution a porté son taux directeur à 1,50% afin de contrer l'inflation, largement au dessus de 2% en glissement annuel depuis plusieurs mois en zone euro.
Toute hausse de taux a tendance à soutenir la devise concernée, qui offre ainsi des rendements plus élevés, surtout face au dollar: la banque centrale américaine maintient son taux directeur proche de zéro depuis deux ans et demi, et rien n'indique qu'elle va le relever à court terme.
Lors de sa conférence de presse, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet a signalé une pause dans la hausse des taux, tout en déclarant que la BCE allait "continuer d'observer très étroitement" l'évolution des prix.
"La tendance de hausse des taux de la BCE reste en place", a estimé Alan Ruskin, de la Deutsche Bank.
"C'est une légère déception pour ceux qui espéraient une reconnaissance plus franche des difficultés du marché de l'euro ces derniers temps et de la dégradation des statistiques économiques, et cela a donc soutenu l'euro à la marge", a-t-il expliqué.
Selon l'analyste, "la réaction la plus forte du marché des changes" est intervenue lorsque M. Trichet a annoncé que la BCE allait permettre aux banques portugaises de continuer d'offrir des obligations de leur pays comme garanties lorsqu'elles lui empruntent de l'argent, même si ces titres sont désormais très mal notés par Moody's.
"Même si c'est une réaction aux récents abaissements des notes de la dette du Portugal, cela montre aussi que la position de la BCE reste flexible, ce qui pourrait se révéler important pour les négociations" sur l'adoption d'une nouvelle aide à la Grèce, a jugé Vassili Serebriakov, de Wells Fargo.
Les pays européens tentent actuellement de mettre sur pied un nouveau plan de soutien financier, avec contribution des créanciers privés (banques et assureurs notamment) sans que cette décision soit considérée par les agences de notation comme un défaut de paiement.
Le marché des changes attend par ailleurs les chiffres mensuels du chômage aux Etats-Unis, publiés vendredi.
Jeudi, le cabinet ADP a estimé que le secteur privé du pays avait créé 157.000 emplois en juin, soit bien plus qu'en mai et bien plus qu'espéré par les économistes.
Vers 21H00 GMT, la devise helvétique baissait face à la monnaie unique européenne, à 1,2124 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8444 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique reculait face à l'euro à 89,87 pence, comme face au billet vert à 1,5973 dollar pour une livre, après le nouveau statu quo de la Banque d'Angleterre sur son taux directeur, comme anticipé.
La devise chinoise a fini à 6,4658 yuans pour un dollar contre 6,4668 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4356 1,4314 EUR/JPY 116,63 115,84 EUR/CHF 1,2124 1,2017 EUR/GBP 0,8987 0,8946 USD/JPY 81,20 80,88 USD/CHF 0,8444 0,8392 GBP/USD 1,5973 1,6002