Les valeurs bancaires sont lourdement pénalisées par la décision de Moody's de dégrader en catégorie spéculative la dette souveraine du Portugal. L'agence de notation ravive les inquiétudes concernant la contagion de la crise de la dette souveraine grecque aux pays périphériques de la zone euro. En France, Crédit Agricole cède 5,27% tandis que Natixis perd 3,58%, Société Générale 3,37% et BNP Paribas 2,22%. Mais les banques italiennes sont les plus sanctionnées : UBI Banca décline de 6,14%, Banca MPS de 6,13%, Unicredit de 6,06%, Intesa Sanpaulo de 5% et Banco Popolare de 4,5%.
L'indice Stoxx des valeurs bancaires européennes recule de 2,33% alors que les banques européennes sont exposées à hauteur de 34,6 milliards d'euros à la dette souveraine portugaise (source : Banque des règlements internationaux-BRI).
La décision de Moody's d'abaisser la note du Portugal tombe particulièrement mal : les dirigeants des grandes banques et des compagnies d'assurance se réunissent en effet mercredi pour discuter des modalités de leur participation à un second plan de soutien à la Grèce.
La dégradation du Portugal par Moody's est "un élément spéculatif supplémentaire qui rend la situation de la dette en zone euro moins claire et moins transparente", a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
"Nous regrettons profondément la décision d'une agence de notation d'abaisser la note portugaise. [Nous] regrettons aussi la méthodologie choisie et la date choisie", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, rappelant que les agences de notation n'étaient "pas infaillibles" et n'avaient pas réussi à anticiper convenablement la crise de 2008.
Pour Moody's, le projet de faire partager au privé la charge financière de tout futur renflouement risque de décourager toute implication du privé dans le financement futur de la dette publique tout en augmentant le risque économique des investisseurs. Concrètement, ce projet pourrait retarder le retour du Portugal sur le marché de crédit, souligne l'agence de notation.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'HORIZON 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées.