Soulagée par l'adoption du plan d'austérité en Grèce, la Bourse de Paris va se tourner davantage la semaine prochaine vers les indicateurs macroéconomiques en attendant les résultats d'entreprises.
Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 a engrangé 5,88% et terminé vendredi à 4.007,35 points. Au total, depuis le début de l'année, l'indicateur phare de la place parisienne s'est adjugé 5,32%.
La semaine écoulée a été vécue au rythme du débat parlementaire grec concernant le vote d'un nouveau budget de rigueur, condition sine qua non fixée par les bailleurs de fonds du pays, l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour un apport d'argent frais.
"On a enterré le problème grec qui a pesé trois tonnes sur le marché. Il l'a totalement empêché de s'exprimer au deuxième trimestre", s'est réjoui Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Cette semaine était celle de tous les dangers. Finalement, le marché respire à nouveau", a renchéri Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management.
Avec le problème grec omniprésent dans leurs esprits, les indicateurs macroéconomiques, souvent mitigés, sont passés quelque peu inaperçus.
L'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs dans la zone euro a notamment encore baissé en juin. Aux Etats-Unis, la déception est venue des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, quasi stables à 428.000 contre 429.000 la semaine précédente, alors que les analystes tablaient sur une baisse plus marquée à 420.000.
Seule la hausse de l'indice ISM d'activité dans l'industrie est parvenue à faire réagir le marché, qui espère que la pause dans la croissance américaine n'est que temporaire.
En attendant les résultats d'entreprises, ce sont les indicateurs macroéconomiques qui devraient donner la tendance la semaine prochaine.
"Pour soutenir le marché la semaine prochaine, il ne faudrait pas qu'il y ait trop de déceptions sur les chiffres. S'ils sont en ligne, ça ira. S'ils sont meilleurs que prévu, ça permettra au marché de vraiment rebondir", a anticipé Arnaud de Champvallier.
Les investisseurs surveilleront surtout l'indice ISM d'activité dans les services pour juin aux Etats-Unis et le taux de chômage américain pour ce même mois.
La réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) devrait aussi être observée de près jeudi.
La BCE a multiplié ces derniers temps les signaux annonçant une nouvelle hausse de son taux directeur de 1,25% à 1,50%, alors que l'inflation est restée stable en juin dans la zone euro mais à un niveau trop élevé pour la convaincre de renoncer à cette hausse.
Le maintien du statu quo monétaire "serait d?autant plus justifié que l?inflation +eurolandaise+ se stabilise et devrait même baisser significativement dans les prochains mois" mais, "bien loin de ce pragmatisme, la BCE s?apprête, une nouvelle fois, à tout gâcher", a souligné dans une note Marc Touati, directeur de la recherche économique chez Assya.
Du côté des valeurs, les financières seront suivies de près, dans l'attente de la publication des tests de résistance européens des banques.
"Elles devraient profiter des +stress tests+, qui pourraient sortir la semaine prochaine, pour rebondir. Comme elles vont les passer sans encombre, elles vont pouvoir remonter après avoir beaucoup souffert. Le marché va probablement anticiper cela", a prévenu Xavier de Villepion.