La Bourse de Paris a terminé vendredi quasi à l'équilibre (-0,08%), mais le secteur bancaire a fortement reculé malgré l'accord intervenu entre la Grèce, l'Union européenne et le FMI.
Après avoir gagné plus de 2% dans la matinée, le CAC 40 a effacé l'ensemble de ses gains, cédant même 2,99 points à 3.784,80 points à la clôture dans un volume d'échanges de 3,56 milliards d'euros.
Les autres places européennes ont fini en ordre dispersé, Londres gagnant 0,41% mais Francfort cédant 0,39% et l'Eurostoxx 50 0,41%.
"Le marché est très fébrile et navigue à court terme. La moindre rumeur ou déclaration peut le faire basculer, ce qui explique son brusque changement d'humeur", a résumé Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
Le secteur bancaire a été particulièrement chahuté.
Des bruits ont d'abord couru sur une possible augmentation de capital de la banque italienne UniCredit. La première banque du pays serait en difficulté pour passer les nouveaux tests de résistance que l'Union européenne a engagé en début d'année, ont fait valoir deux sources de marché.
Ces rumeurs ont fait décroché le titre UniCredit qui a perdu plus de 5% à la clôture, entraînant dans son sillage le secteur bancaire européen.
Les avancées sur le dossier grec n'ont pas réussi à dissiper les inquiétudes des opérateurs.
A l'issue d'un sommet de l'Union européenne à Bruxelles, le Premier ministre grec Georges Papandréou a indiqué que les discussions portaient sur un nouveau plan d'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans. Il a obtenu la promesse de la part de ses partenaires européens d'une mise sur pied d'ici début juillet de ce deuxième prêt.
De son côté, Nicolas Sarkozy a confirmé que les banques françaises étaient prêtes à participer au futur plan d'aide, en acceptant de maintenir de manière volontaire leur exposition au pays.
Mais, la condition sine qua non reste l'adoption d'ici là par le Parlement grec d'un programme d'austérité de 28,4 milliards d'euros qui provoque de fortes tensions sociales dans le pays.
"Nous entrons dans une nouvelle phase d'incertitudes pour la Grèce, mais aussi pour l'Italie qui ne peut être que défavorable aux banques", a souligné Arnaud de Champvallier, directeur de Turgot Asset Management.
Les indicateurs n'ont pas été des catalyseurs suffisants cette séance. En Allemagne, le principal indice du climat des affaires, l'Ifo, a créé la surprise en affichant une hausse en juin, supérieure aux attentes. Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables ont davantage augmenté que ne le prévoyaient les analystes.
Le secteur financier a entraîné la cote vers le bas. Natixis enregistrant la plus mauvaise performance du CAC 40 (-3,67% à 3,26 euros), suivi par Axa (-2,45% à 14,51 euros) et BNP Paribas (-2,13% à 50,19 euros).
EADS (+1,73% à 22,40 euros) a encore profité de la pluie de commandes obtenues par sa filiale Airbus au salon aéronautique du Bourget. L'avionneur revendique 730 commandes pour une valeur totale de 72 milliards de dollars.
Les valeurs automobiles ont été bien orientées, Peugeot s'adjugeant 1,74% à 29,87 euros et Renault 1,24% à 39,16 euros. "On réalise que ces entreprises ont des marges de croissance importantes dans les pays émergents, ces nouveaux marchés compensant largement la fin de la prime à la casse", a souligné M. Murail.
Hors CAC 40, Capgemini a pris la tête du sbf 120 (+3,76% à 38,74 euros) profitant des solides résultats meilleurs que prévu de l'américain Accenture.
Air France-KLM s'est octroyé 0,89% à 10,17 euros, dopé par le fort recul jeudi des cours du pétrole et un changement de recommandation de Citigroup qui passe à l'achat sur cette valeur.