La Banque mondiale (BM) et la Banque interaméricaine de développement (BID) ont accordé des crédits de 1,5 milliard de dollars (1 milliard d'euros) à un plan de sécurité censé éviter que l'Amérique centrale ne devienne un nouveau bastion du trafic de drogue.
"La Banque mondiale dispose d'un milliard de dollars pour l'Amérique centrale dans les prochaines années, que les pays peuvent utiliser en fonction de leurs priorités, incluant clairement la stratégie de sécurité", a déclaré mercredi soir Pamela Cox, vice-présidente de la BM pour l'Amérique latine, au cours d'une conférence à Guatemala, qui devait s'achever jeudi.
Le président de la BID, Luis Alberto Moreno, a annoncé des prêts de 500 millions de dollars sur deux ans.
Ces crédits, s'ils sont utilisés, devront être remboursés par des pays qui comme le Nicaragua, le Honduras ou le Guatemala, ont déjà recours à des dons extérieurs pour financer une partie de leur budget.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait annoncé précédemment que les Etats-Unis allaient verser 300 millions de dollars cette année pour la sécurité en Amérique centrale, une augmentation de 40 millions par rapport à 2010, dans le cadre de l'Initiative de Sécurité pour l'Amérique centrale.
L'Amérique centrale est une des régions les plus violentes de la planète, pauvre et dotée d'institutions faibles, où sévissent des gangs extrêmement dangereux nés dans les prisons de Los Angeles.
Les Etats-Unis sont les principaux consommateurs au monde de cocaïne, stupéfiant produit quasi-intégralement au Pérou, en Colombie et en Bolivie.
Les dirigeants des sept pays d'Amérique centrale et leurs homologues de Colombie et du Mexique --deux pays ayant des plans spéciaux contre le trafic de drogue avec les Etats-Unis-- discutaient jeudi d'un plan stratégique contre la drogue en Amérique centrale, comprenant 22 projets.
Depuis quelques années, les puissants cartels de la drogue cherchent à acheminer leur marchandise aux Etats-Unis à travers l'Amérique centrale, pour établir des routes de passage alternatives à celle du Mexique, où le gouvernement mène une offensive militaire contre les trafiquants depuis fin 2006.