Le député-maire PS de l'Essonne Manuel Valls, évoquant les difficultés financières de la Grèce, a jugé jeudi sur France Inter que "la France aussi peut être concernée par cette tourmente monétaire".
La Grèce se trouve à nouveau au bord d'un défaut de paiement, selon les agences de notation financière, alors que les Européens n'arrivent pas à s'entendre sur l'aide à apporter au pays.
"La situation de la Grèce peut faire réfléchir "sur l'état de NOS finances publiques", a jugé M. Valls, citant l'exemple de "trois de nos principales banques" (NDLR : BNP, Crédit Agricole, Société Générale) qui "sont aujourd'hui mises sous surveillance par l'agence de notation Moody's".
"Ce ne sont pas encore avec des allègements fiscaux supplémentaires concernant l'Impôt sur la fortune (ISF) (...) qu'on prépare l'avenir", a affirmé M. Valls, en référence au collectif budgétaire adopté mardi par l'Assemblée en première lecture, qui supprime le bouclier fiscal et allège l'ISF.
Le député-maire d'Evry a estimé que "les banques privées doivent évidemment participer au financement (de l'aide à la Grèce), mais d'une manière plus générale, (...) si l'europe demain ne se dote pas des moyens d'investir, de coordonner ses politiques monétaires, de restructurer la dette d'un certain nombre de pays, et pas uniquement d'agir au coup par coup, comme des pompiers, nous n'y arriverons pas".
"Disons très franchement les choses, moi je suis un européen convaincu, et je suis en même temps très inquiet de ce qui se passe et notamment de la situation de l'euro", a conclu M. Valls.
Alors qu'on lui demandait s'il aurait participé aux manifestations s'il était Grec, le socialiste a répondu : "Le peuple grec, ses salariés, sa jeunesse, subissent une purge d'une telle violence qu'on peut comprendre la réaction et les manifestations, mais la responsabilité de ceux qui gouvernent c'est essayer de sortir le pays de l'ornière".