L'euro progressait légèrement lundi face au dollar malgré un nouvel abaissement de la note de la dette à long terme de la Grèce par l'agence Standard & Poor's, tandis que le marché des changes s'inquiétait des divergences entre Européens sur la manière d'aider Athènes.
Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4375 dollar contre 1,4348 dollar vendredi à 21H00 GMT.
L'euro montait légèrement face à la devise japonaise à 115,33 yens contre 115,22 yens vendredi.
Le dollar se stabilisait face au yen à 80,21 yens, inchangé par rapport à vendredi soir.
Selon Nick Bennenbroek, de Wells Fargo, la progression de l'euro relevait de la "correction" plutôt que du "retournement de tendance", après sa baisse de la fin de semaine dernière.
S&P a annoncé abaisser de trois crans la note de la Grèce, considérant que le risque de défaut de paiement du pays dans les douze mois s'est encore accru.
La devise européenne a brièvement effacé ses gains à cette annonce, avant de s'orienter de nouveau en légère hausse.
"Honnêtement, ce n'est pas vraiment une surprise" que S&P sanctionne Athènes, a commenté Mary Nicola, de BNP Paribas, "surtout que la note avait déjà été abaissée en catégorie spéculative", qui correspond à un émetteur jugé peu fiable.
"Cela ne fait pas de grande différence. Le vrai problème, c'est ce qui va se passer pour la Grèce: les divergences d'opinions se font davantage entendre" au sein de l'Union européenne, a ajouté l'analyste.
Plusieurs options sont actuellement débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette.
Certains Etats comme l'Allemagne ont par exemple proposé d'allonger la durée de remboursement des obligations grecques.
Vendredi, la Commission européenne a indiqué que les Européens envisageaient "la faisabilité d'un rééchelonnement volontaire" de la dette, mais "à la condition (...) que ceci ne crée pas un événement de crédit", à savoir un défaut de paiement ou une situation interprétée comme telle.
Or, S&P a prévenu lundi que tout "échange de titres" ou "allongement des maturités" constituerait "de facto un défaut".
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a de son côté répété que toute restructuration devrait être "volontaire" et ne pas déclencher un "événement de crédit".
"L'opposition entre le gouvernement allemand et la BCE sur le rôle des investisseurs privés monopolise désormais l'attention" des marchés, a constaté Jane Foley, analyste chez Rabobank.
"On ne peut deviner quel camp baissera les armes le plus tôt, mais il est évident qu'en l'absence de compromis, la crise actuelle risque" de durer, et de continuer de peser sur l'euro à court terme, a-t-elle prévenu.
Face à ces inquiétudes persistantes, les cambistes favorisaient toujours les valeurs jugées plus sûres, comme le franc suisse, qui a grimpé lundi à 1,2004 franc suisse pour un euro, un nouveau sommet historique.
Vers 18H00 GMT, la devise helvétique progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,2046 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert, à 0,8377 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique montait face à l'euro à 88,15 pence, comme face au billet vert à 1,6304 dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,4830 yuans pour un dollar contre 6,4801 yuans la veille.
Cours de lundi Cours de vendredi
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18H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4375 1,4348 EUR/JPY 115,33 115,22 EUR/CHF 1,2046 1,2095 EUR/GBP 0,8815 0,8847 USD/JPY 80,21 80,21 USD/CHF 0,8377 0,8429 GBP/USD 1,6304 1,6233