Le géant pétrolier russe Rosneft a ouvert vendredi son assemblée générale annuelle, dominée par la question de l'avenir de la compagnie sans BP, et veut "aller de l'avant" après l'annonce de la fin de l'alliance entre les deux groupes.
"Le groupe a atteint une nouvelle étape dans son développement, en devenant un véritable leader dans l'énergie mondiale", a déclaré le vice-président du conseil d'administration, Iouri Petrov, lors de l'ouverture de la réunion d'actionnaires à Krasnodar, dans le sud de la Russie.
"Nous avons fixé de nouvelles missions et des objectifs à long terme qui assureront une croissance stable de la compagnie", a-t-il ajouté.
Rosneft, édifié en Russie sur les ruines de son concurrent Ioukos, propriété de l'oligarque emprisonné Mikhaïl Khodorkovski, contrôle environ un cinquième de la production pétrolière russe et certaines des réserves de l'Arctique les plus convoitées au monde.
Le groupe a lié en début d'année son avenir à un accord avec BP, prévoyant un échange de participations pesant 16 milliards de dollars qui aurait aussi permis au britannique d'exploiter les vastes gisements de l'Arctique.
Une source proche de Rosneft a confié que le groupe pensait avoir noué un partenariat "visionnaire" qui aurait vu les deux géants régner sur près de la moitié de la production pétrolière d'ici les 20 prochaines années.
Mais les protestations des partenaires russes de BP dans sa coentreprise en Russie, TNK-BP, s'estimant lésés par l'opération, ont eu raison de l'alliance.
Le patron de BP, Bob Dudley, a estimé mercredi que l'accord était définitivement mort et qu'il était temps pour son entreprise d'"aller de l'avant", selon le Wall Street Journal.
"Nous allons nous aussi de l'avant. Dudley a lui-même dit que l'accord était mort", a déclaré une source de Rosneft à l'AFP.
"Nous ouvrons NOS portes à tout le monde. Nous disons bienvenue", a-t-elle insisté.
Rosneft a déjà entamé des négociations avec le groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shell. Le russe a aussi des "négociations détaillées en cours" avec l'américain ExxonMobil, selon la source.
Mais Shell a déjà indiqué ne pas discuter d'échange de participations, et ExxonMobil n'y est "pas prêt" non plus, toujours selon cette source.